Entre 2011 et 2014, les pouvoirs publics ont largement contribué à aider les clubs à activer en y déversant des sommes faramineuses. L'Etat est-il présent pour aider le football professionnel ? Depuis le lancement de ce dernier en 2010, il n'y a pas un jour où on n'a pas entendu un club, ayant choisi l'option du professionnalisme, se plaindre. La Fédération algérienne de football avait pris la décision d'impliquer 32 clubs dans cette histoire sans évaluer les risques encourus sachant qu'il était connu, à l'époque, qu'aucun d'eux n'était capable de dire qu'il était en mesure de vivre de ses propres ressources. L'Etat algérien avait, alors, pris ses responsabilités sous la forme d'un Conseil interministériel, qui avait eu lieu en avril 2010, en vue de prendre des mesures pour permettre à ce professionnalisme d'activer dans des conditions moins contraignantes. Un document, que nous détenons, indique que l'aide des pouvoirs publics au football professionnel a été plus que conséquente durant la période allant de 2011 à 2014. Au départ, chacun des 32 clubs avait obtenu une subvention de 10 millions de dinars (1 milliard de centimes) pour l'acquisition d'un bus. On se rappelle que certains de ces clubs n'avaient pas joué le jeu, utilisant cet argent pour recruter des joueurs. Entre 2011 et 2014, les équipes professionnelles avaient été prises en charge par l'Etat lors de leurs déplacements, par avion, à l'intérieur du pays, dans le cadre de leur participation aux compétitions nationales, pour un montant de 5 600 000 dinars (56 milliards de centimes). Le Conseil interministériel d'avril 2010 avait, également, pris la décision de prendre en charge les frais d'hébergement des jeunes catégories de clubs lors des compétitions locales, prise en charge qui avait, entre 2011 et 2014, coûté la somme de 379 millions de dinars (37,9 milliards de centimes). Pour ce qui est des équipes qui ont disputé des compétitions internationales lors de cette période, il avait été convenu de leur payer leurs frais de déplacements à l'étranger par avion, pour la somme de 33 millions de dinars (3,3 milliards de centimes). Ce n'était pas fini, puisque le Conseil interministériel d'avril 2010 avait proposé d'octroyer à chaque club professionnel un fond de roulement annuel de 25 millions de dinars (2,5 milliards de centimes) et ce, jusqu'à décembre 2018. Entre 2011 et 2017, le montant global de cette opération s'était élevé à 3 125 000 000 de dinars, soit plus de 300 milliards de centimes. Un cahier des charges non respecté Parallèlement à cela, il était prévu que les banques octroient un prêt bonifié de 100 millions de dinars à chacun des 32 clubs professionnels sur la base d'un cahier des charges dûment certifié. Avec cet argent, le club s'engageait à réaliser et à équiper une centre d'hébergement avec unité de soins et de récupération au profit des jeunes catégories, à acquérir du matériel pédagogique et des équipements pour la formation de ces dernières et d'aménager le siège du club. Cette opération n'a pas pu aller à son terme car en dehors de quelques clubs seulement, tous les autres n'ont jamais pu se plier aux exigences du cahier des charges. On ajoutera une autre opération qui n'a pas pu être réalisée comme cela avait été envisagé, à savoir la réalisation, par l'Etat, d'un centre d'entraînement, sur une superficie de 2 à 3 hectares pour chaque club. Nous ne parlons, là, que de la période allant de 2011 à 2014. Par la suite, l'aide de l'Etat n'a jamais cessé alors que les clubs se permettaient de vivre avec des masses salariales largement au-dessus de leurs moyens. Des wilayas et des collectivités locales ont même pris le risque d'intervenir pour soutenir les clubs professionnels afin de leur éviter le dépôt de bilan, car on considère que ces clubs sont d'utilité publique dans la mesure où ils sont appelés à former des jeunes. Ce qui n'est vraiment pas évident quand on sait qu'ils ont été incapables de fournir des joueurs talentueux aux sélections des jeunes catégories. Le problème, alors, est de se demander si on doit continuer de la sorte, si l'Etat peut continuer à subvenir aux besoins de ces sociétés sportives par actions alors que nous entrons dans la huitième année de leur existence. La question reste posée.