Les prix du pétrole se stabilisaient hier en cours d'échanges européens après avoir atteint de nouveaux sommets en plus de deux ans et demi, portés par des achats spéculatifs sur fond de tensions géopolitiques persistantes et d'espoirs de resserrement de l'offre. En fin de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 67,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de février prenait 11 cents à 61,84 dollars. Les cours du brut sont montés jeudi en début d'échanges asiatiques à de nouveaux sommets depuis début mai 2015, à 68,29 dollars pour le Brent et 62,56 dollars pour le WTI. «Les positions spéculatives se sont accrues», les investisseurs pariant sur une baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires mais aussi sur un ralentissement de la hausse de la production des Etats-Unis, ont observé Mike van Dulken et Henry Croft, analystes chez Accendo Markets. «Les opérateurs de marché sont convaincus que le marché se resserre», d'autant plus que l'Opep semble prête à accepter les interruptions de production au Venezuela, membre de l'Opep, frappé par une crise économique hors de contrôle, afin de l'aider à concrétiser son objectif de rééquilibrage du marché, ont souligné les analystes de Commerzbank Depuis fin 2016, l'Opep et d'autres pays producteurs d'or noir, dont la Russie, se sont fixé des objectifs de production pour réduire les réserves mondiales et faire remonter les prix. L'accord a été renouvelé en novembre jusqu'à fin 2018. Les investisseurs scrutaient de plus toujours l'Iran, où, du 28 décembre au 1er janvier, des manifestations accompagnées de violences ont eu lieu dans des dizaines de villes du pays pour protester contre le coût de la vie. Par ailleurs, le pays a lancé lundi une mise en garde sur l'éventualité d'une sortie des Etats-Unis de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, à quelques jours d'une décision américaine liée à ce dossier, que critique régulièrement le président Donald Trump. L'accord de 2015 a entraîné la levée d'une partie des sanctions internationales imposées à l'Iran, en échange de garanties apportées par la République islamique sur le caractère exclusivement civil de son programme nucléaire.