Après l'annulation de la grève du collectif syndical de l'Enseignement supérieur qui devait se tenir hier sur tout le territoire national, le CNES annonce des mouvements de protestation dans les prochains jours. Contacté hier, le coordinateur national de l'une des deux ailes du Conseil national des enseignants du supérieur, Abdelhafid Melat, a assuré que cette grève a juste été reportée. «Au cours des prochains jours, notre bureau va transmettre à la justice notre recours vis-à-vis de l'annulation de la grève du 14. Nous disposons de tous les documents nécessaires pour prouver que le mouvement de protestation qui devait avoir lieu est à 100% légal», affirme notre interlocuteur, avant d'ajouter que son bureau a lancé un appel à ses 50 sections se trouvant dans les différentes universités du pays pour se mobiliser et organiser des assemblées lors des jours à venir. Ainsi, ces réunions seront organisées dans le but de lancer un autre mouvement de protestation. «Notre décision est déjà prise, pas de marche-arrière. Dès que la justice plaidera en notre faveur, nous allons entamer un autre mouvement de protestation», a-t-il dit. Selon M. Melat, la forme de ce mouvement sera décidée après la tenue du congrès extraordinaire du CNES. Dans ce sens, le porte-parole du CNES a fait savoir que son bureau est authentique et qu'il défend les revendications de tous les professeurs du secteur. Par ailleurs, le même syndicaliste a affirmé que la grève qui devait avoir lieu hier allait mobiliser 90% des universités du pays. «Cette grève était la plus forte qui aurait touché le secteur du supérieur, car tous les collectifs syndicaux du supérieur allaient participer. Cependant, il faut se soumettre à la décision de la justice», a-t-il indiqué. Abdelhafid Melat, a ensuite souligné que les revendications des enseignants sont différentes de celles des étudiants. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union générale estudiantine libre (UGEL), Salaheddine Douadji, a exprimé son appui aux mouvements de grève qui touchent le secteur. «Il est temps que la tutelle prenne en charge les revendications des étudiants, afin de ne pas laisser une chance aux personnes qui veulent semer la zizanie à l'intérieur des universités», nous a-t-il affirmé. S'exprimant au sujet des accusations portées contre lui par le ministre de tutelle, M. Douadji a affirmé que ce sont des accusations infondées. «J'ai en ma possession tous les documents qui prouvent que les accusations qui ont été portées contre moi sont fausses. Je suis un étudiant de l'université des sciences de l'information, de la communication et sciences politiques (Alger3)», poursuit-il, avant d'ajouter que l'UGEL est une organisation qui existe sur la scène depuis 1992. A cet effet, le SG de l'UGEL accuse les personnes qui ont communiqué ces fausses informations au ministre de tutelle, soulignant que ces gens veulent créer une polémique entre les organisations estudiantines et le ministère de tutelle. Par ailleurs, le même délégué a affirmé que son organisation va déposer un recours, lors des prochains jours, contre la décision d'annulation de la grève du 14 janvier. Les accusations de Azzi Contacté par nos soins, le coordinateur de l'une des deux ailes du conseil national des enseignants du supérieur (CNES), Abdelmalek Azzi, révèle qu'une plainte a été déposée contre les personnes qui ont appelé à la grève du 14 janvier au nom du conseil. «Nous avons déposé une plainte contre deux individus de ce prétendu bureau pour usage de faux», précise M. Azzi. Selon notre interlocuteur, une fraude ainsi qu'une falsification ont été signalées dans l'organisation du congrès national de la semaine prochaine. «On ne peut pas organiser un congrès avec seulement trois membres d'une totalité de sept», enchaîne notre contact. Le porte-parole du CNES a accusé ce même bureau de falsification de leur cachet administratif. «Ils ne peuvent pas avoir un cachet administratif, car cette commission n'est pas une instance mais simplement une commission provisoire. C'est pour cela qu'on a jugé obligatoire de se diriger vers la justice, pour dénoncer ces personnes», a-t-il poursuivi. En ce qui concerne l'annulation de la grève, Abdelmalek Azzi a nié tout rapport avec son bureau, considérant que les professeurs qui adhèrent à ce mouvement ne bénéficient pas du soutien de leurs collègues. «Ces gens essayent de masquer leurs échecs en se cachant derrière les actions des étudiants», souligne M.Azzi, précisant que depuis sa création, le Conseil a toujours refusé d'associer les étudiants à ses mouvements de grève, et a toujours considéré de telles associations comme étant des manipulations inacceptables. En outre, l'orateur a rappelé qu'un mouvement de protestation de trois jours a été observé par les enseignants du supérieur au cours du mois de décembre dernier.