Le conflit latent entre la nouvelle équipe dirigeante de la Fédération Algérienne de Football (FAF) et la Ligue de Football Professionnel (LFP), à sa tête Mahfoud Kerbadj, a connu, hier, son épilogue. Sans surprise, le Bureau Fédéral de la FAF, qui s'est réuni, hier, à Sétif, a décidé de dissoudre le conseil d'administration de la LFP que dirige Mahfoud Kerbadj, en lui retirant la délégation de gestion des championnats de Ligues 1 et 2 Mobilis. «Décision du BF : mise en application, avec effet immédiat, des dispositions de la convention relative aux relations entre la FAF et la LFP en procédant au retrait de la délégation de gestion des championnats de football professionnel au Conseil d'administration de la LFP», a-t-on annoncé sur le sites de la FAF sur Facebook et Twitter. En attendant l'élection d'une nouvelle direction pour la LFP, un directoire sera mis en place pour gérer provisoirement la Ligue. «En attendant la tenue d'une assemblée générale élective de la LFP, le BF va charger un directoire de gérer les affaires courantes», a-t-on précisé. Cette décision était prévisible après les turbulences qu'a connues le mercato hivernal et la délivrance des licences des nouvelles recrues de l'ES Sétif, Hamza Banouh et Sid Ahmed Aouadj, alors que le club de la ville de Aïn El-Fouara était interdit de recrutement. C'était la goutte qui a fait déborder le vase. Les relations entre le nouveau patron de la FAF, Kheïreddine Zetchi, et le président déchu de la LFP, Mahfoud Kerbadj, n'ont jamais été au beau fixe et la cohabitation est devenue impossible entre les deux parties. Dès son élection aux commandes de la FAF, Zetchi a exprimé ouvertement son vœu de travailler avec une direction de la LFP ayant une même vision que lui et son équipe. Kerbadj que l'on présente comme un poulain de Mohamed Raouraoua, a bien compris le message et il a provoqué une assemblée générale extraordinaire en mai dernier pour se retirer, mais il s'est ravisé sur insistance des présidents des clubs de Ligues 1 et 2 Mobilis, mais aussi du ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali. Zetchi et les membres de son équipe ont été contraints à opter pour la solution extrême pour le pousser vers la sortie. C'est le KO donc pour Kerbadj qui subit un affront et connaît une fin d'aventure douloureuse à la tête de la LFP. Reste à savoir quelle sera la réaction des présidents des clubs. La décision du Bureau Fédéral est somme toute légale, car la LFP agit par délégation de la FAF et par une convention signée avec la Ligue en 2011. La course est déjà ouverte pour le poste de président de la LFP. Kerbadj : «Je me suis débarrassé d'un lourd fardeau» Mahfoud Kerbadj semble soulagé par la décision du Bureau Fédéral de la FAF de dissoudre la LFP qu'il dirige depuis 2011. «Je me suis débarrassé d'un lourd fardeau. Je savais que je dérangeais et cela s'est vérifié avec cette décision que les membres du Bureau Fédéral doivent assumer. Il m'est impossible, en tout cas, de continuer à travailler dans ces conditions et dans un tel climat», a réagi Kerbadj qui a quitté la réunion du Bureau Fédéral dés la dissolution de la LFP et qui compte provoquer une autre assemblée générale extraordinaire pour officialiser son départ devant les présidents des clubs de Ligues 1 et 2 Mobilis, lesquels l'ont porté à la tête de la Ligue et l'ont poussé à revenir sur sa décision de démissionner en mai dernier.