Invité par le bureau local de l'organisation nationale de développement en Algérie, l'ex-ministre de l'énergie et des mines Chakib Khelil a organisé hier après-midi une conférence sur «La stratégie économique pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures» à la salle de conférences de l'hôtel Béni Talla de Sidi Bel Abbès. L'ex-ministre a axé beaucoup plus son intervention sur la diversité de l'investissement et le climat des affaires que l'état algérien doit mettre en place pour attirer les opérateurs économiques locaux et étrangers, et diversifier la production nationale pour la création des postes d'emploi et acquérir un niveau économique concurrentiel avec des normes internationales en investissant dans les secteurs clés, à savoir l'industrie, l'agriculture et le tourisme. Selon lui, la planification est la base d'une économie réussie à long terme, et le manque d'études économiques et sectorielles paralyse, selon lui, tout type de développement : «Il n'existe aucune coordination avec nos chercheurs universitaires et les opérateurs économiques, ce qui a incité pas mal de chercheurs à partir ailleurs vers des pays étrangers», déplore-t-il. Chakib Khelil, pour enchaîner, a plaidé pour une volonté politique de créer un climat des affaires et d'investissement, et faciliter l'accès des opérateurs et investisseurs économiques étrangers en Algérie, en tirant des leçons des pays étrangers comme la Malaisie, et éviter les entraves administratives qui freine le développement de l'économie nationale. La diversification de l'économie nationale reste le seul moyen de développer l'investissement en Algérie, estime Chakib Khelil, en soulignant que les revenus de l'économie nationale seront limités puisqu'ils sont liés au prix du pétrole qui va encore stagner. La gestion de la masse de monnaie en devises relève de la responsabilité de l'état qui doit, selon le conférencier, prendre en main cette situation pour renforcer l'économie nationale, outre le marché parallèle et le paiement des impôts que l'état doit aussi maîtriser. Le conférencier, concernant la politique des subventions d'un grand nombre de produits alimentaires de première nécessité, a expliqué son impact négatif sur le développement de l'économie nationale et sur l'investissement, en soulignant que 25% seulement de la classe réellement nécessiteuse de la société en bénéficie, alors que 75% en profitent : «La politique des subventions ne créée pas de poste d'emploi, et dans les années à venir, l'état trouvera des difficultés énormes avec la multiplication du nombre des citoyens nécessiteux», a-t-on déploré.