Des moudjahidine ayant survécu à la grande bataille de Souk Arahs, survenue le 26 avril 1958 à Oued Chouk, ont évoqué, jeudi à Souk Ahras, les évènements de la Révolution de libération en présence du ministre des Moudjahidine,Tayeb Zitouni qui a présidé la commémoration du 60e anniversaire de cette bataille. Dans son témoignage sur le site de la bataille, le moudjahid Salah Mahfoudhia a indiqué que le 4e bataillon de l'Armée de libération nationale (ALN) qui était en train d'acheminer des armes vers les wilayas intérieures, s'était engagée dans cette bataille qui a duré une semaine entière. «L'intensité de la bataille était telle qu'elle avait donné lieu à des accrochages avec des armes blanches et avait montré à la France coloniale qu'elle ne faisait pas face à des groupes insurgés mais à une armée enfantée par un peuple opprimé», a souligné, de son côté, le moudjahid Mohamed Ghanem. Le président de l'association des invalides de l'ALN, le moudjahid Tayeb Zedira, a affirmé, pour sa part, que «l'armée française ne comprenait pas ce qui se passait et beaucoup de ses soldats étaient tombés dans les embuscades des djounoud de l'ALN bien armés, embusqués dans la forêt». Pour Djamel Ouarti, enseignant d'histoire à l'université de Souk Ahras, cette bataille fut l'une des plus grandes de la Guerre de libération nationale et, en dépit de la suprématie de l'armée coloniale, les groupes de moudjahidine étaient parvenus à briser l'étau imposé et à atteindre la wilaya III historique dont l'officier Aït Mehdi alias Si Mokrane qui fut alors reçu par le colonel Amirouche. Présidant une cérémonie commémorative de cette bataille, le ministre des Moudjahidine a considéré que celle-ci «concrétise le plus haut degré de l'unité, de la cohésion, de l'abnégation et du patriotisme». Dans une allocution prononcée en présence de moudjahidine et des autorités locales à l'occasion du 60e anniversaire de ce haut fait d'arme, il a relevé que cette bataille durant laquelle 639 chouhada étaient tombés au champ d'honneur concrétise aussi «le plus haut degré de conscience et de vaillance par ses stratégies et tactiques». «La bataille a secoué profondément le corps colonial, sa machine infernale et son arrogance qui se sont brisés sur le rocher de l'esprit de résistance des Algériens», a souligné M. Zitouni, relevant que cette commémoration représente un moment d'évocation de l'héroïsme du peuple algérien dans son combat pour l'indépendance dont les générations doivent préserver le souvenir.