Le Moudjahid Cherarak Mohamed a tiré sa révérence à l'âge de 80 ans. Il est décédé dans l'après-midi de mercredi dernier dans le nord de la France où il se rendait régulièrement pour des soins. Le moudjahid a été inhumé en fin de matinée d'hier au cimetière familial en présence de sa famille et de ses amis. Son histoire avec la guerre de libération a commencé très tôt dans sa jeunesse. À 16 ans, il jouait déjà un rôle crucial dans les rangs de la glorieuse armée de libération nationale (ALN) à Assif N'Dhous, au nord de Bechloul. À cet âge-là, les enfants des familles ayant des liens forts avec l'administration coloniale fréquentaient l'école et aspiraient à réussir leur carrière. Lui et les autres enfants du village, dont les parents ont rejoins les rangs de l'ALN, prêtaient main forte aux moudjahiddines tout en sacrifiant enfance et avenir. Issu d'une famille engagée dans la lutte contre le colonialisme français, le jeune Mohamed n'avait fait qu'emprunter le chemin de la gloire qui lui a été tracé par son père, battu à mort par l'armée coloniale, et ses frères tombés au champ d'honneur. Pour l'adolescent qu'il était durant les premières années de la lutte armée contre la colonisation, le combat pour la libération du pays ce n'est qu'une affaire de famille. Sa première mission lui a été confiée en 1956. À cette période-là, il était les yeux et les oreilles d'un groupe de soldats de l'ALN, notamment Habi Ali et Said Cherarak, dans la région de Tikjda. Mohamed n'était qu'un petit berger qui fournissait renseignement, nourriture et vêtements aux Djounouds de l'ALN sans éveiller les soupçons du sinistre bataillons des chasseurs alpins commandé par le capitaine Gaston qui avait fait de la de Tikjda comme une base de campement. En 1957, le jeune Mohamed qui n'avait même pas 20 ans, était Moussebel et faisait des actions de sabotage. Durant l'année 1958, au moment où l'armée coloniale serrait l'étau sur l'ensemble de la région dans le cadre de l'opération jumelle, le jeune Mohamed continuait de braver l'interdit en tenant informer ses frères au maquis. Il a mené sa mission jusqu'à l'indépendance. Il a vu ses frères tomber au champ d'honneur. Comme il n'a échappé à la torture dans les prisons de l'armée coloniale où il avait séjourné. Après l'indépendance, il a mené une vie imprégnée des valeurs de novembre. Une vie de combat et de lutte. À présent, il passe l'arme à gauche et va rejoindre ses frères dans l'au-delà.