L'Algérie est passée de zone de transit à un espace de consommation. Le nombre de consommateurs est en augmentation constante. Toutes les couches sociales sont touchées. Il n'existe pas de profil type puisque aussi bien les hommes, les femmes que les adolescents sont touchés par ce phénomène. Régulièrement, des annonces de saisies de drogue sont faites par les services de sécurité, mais «cela ne représente pas toutes les quantités qui circulent à travers le territoire national, ce n'est qu'une partie», a déclaré hier au Temps d'Algérie le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), M. Mohamed Abdou Benhala. «Si l'Algérie n'est pas productrice de drogue, elle représentait une zone de transit, entre un espace de production, le Maroc, et un espace de consommation, l'Europe», a ajouté M. Mohamed Abdou Benhala. Avec l'augmentation du nombre de consommateurs algériens, «l'Algérie est devenue un espace de consommation», a souligné notre interlocuteur. Selon une enquête réalisée en avril 2016 par l'ONLDT sur la prévalence de l'usage du tabac, alcool et des autres drogues en milieu scolaire (CEM-lycées), le cannabis constitue la drogue la plus utilisée chez les 15-17 ans. Dans ce sens, l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie prévoit de lancer une nouvelle enquête en septembre ciblant les universités. Les personnes présentant des addictions ou toxicomanes ne prennent pas toutes l'initiative de décrocher. En 2017, seuls 22 444 toxicomanes ont été recensés en Algérie, selon le Directeur général de la prévention et de la promotion de la santé relevant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Chekkali. Un chiffre en «nette progression», puisqu'en 2017, ils étaient plus de 16.000 cas chez les 16-35 ans et 5000 autres chez les plus de 35 ans, selon Mohamed Chekkali, lors d'une intervention à l'occasion d'une journée d'évaluation du Centre intermédiaire de soins en addictologie (CISA) et des centres de désintoxication organisée hier dans la nouvelle ville Ali Mendjeli à l'occasion de la Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogue. Grâce aux 42 CISA et deux centres de désintoxication à travers le territoire national, 20 000 consultations internes ont été réalisées, parmi lesquelles 6 667 cas d'addiction au chanvre indien, 6 862 aux psychotropes et 6 661 à d'autres drogues et 1 441 individus se sont présentés volontairement pour des cures de désintoxication et de sevrage. Enfin, les participants à cette rencontre, médecins et psychologues, ont appelé à l'amélioration des prestations offertes par ces centres pour assurer une prise en charge effective et accueillir un nombre plus conséquent de toxicomanes.