Les prix du pétrole continuaient de reculer hier en cours d'échanges européens alors que la montée hebdomadaire inattendue des réserves américaines pousse les marchés à la prudence, tandis que l'or noir pourrait être affecté par la guerre commerciale sino-américaine. En début d'après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 76,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 54 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat d'août cédait 20 cents à 72,74 dollars. Les réserves américaines de brut ont augmenté la semaine dernière, selon les données publiées jeudi par l'Agence américaine de l'Energie (EIA), alors que les marchés et les analystes tablaient sur une nouvelle baisse. «Cette hausse était principalement due à une montée des importations nettes» d'autant plus que les exportations ont légèrement reculé de leur sommet, ont commenté les analystes. Par ailleurs, les Etats-Unis ont lancé vendredi les hostilités commerciales avec la Chine en imposant des droits de douane sur des dizaines de milliards de dollars de produits chinois. Des droits de douane sur le pétrole américain figurent dans l'arsenal que Pékin se propose d'utiliser contre les Etats-Unis dans un deuxième temps. «Si un taux punitif de 25% est imposé, comme cela a été évoqué, le pétrole américain deviendra bien trop cher pour les consommateurs chinois et ne pourra donc plus être importé», ont commenté des experts. Selon eux, la demande chinoise se reportera donc sur le reste du marché, ce qui pourrait faire grimper le cours du Brent. Alors que le marché a été très affecté par des effets d'annonce, entre une réunion ambigüe de l'Opep fin juin et les tweets de Donald Trump appelant à une hausse de la production mondiale, «les marchés vont pouvoir renouer avec les fondamentaux avec les rapports mensuels de l'Opep et de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) la semaine prochaine», a noté un analyste.