Après le renforcement des dispositifs sécuritaires au niveau des frontières terrestres du pays, les narcotrafiquants se rabattent sur les voies maritimes et aériennes en essayant d'introduire d'importantes quantités de drogues dures dans le pays. Dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière, plusieurs saisies d'importantes quantités de cocaïne et d'héroïne ont été effectuées au niveau des aéroports et ports du pays, durant les cinq premiers mois de l'année en cours, et ce, sans compter le nombre accru de comprimés psychotropes, de quintaux de kif et cannabis saisis par les services de sécurité. Une saisie record de plus de 700 kg de cocaïne a été effectuée le 29 mai 2018 par l'Armée nationale populaire (ANP) au niveau du port d'Oran, en provenance du Brésil. À Oran toujours, la police frontalière de l'aéroport de la wilaya a empêché un voyageur d'introduire une quantité significative de cocaïne. La dernière saisie de cette drogue date de ce dimanche le 8 juillet, au niveau de l'aéroport international Mustapha Benboulaid de Batna. Le directeur régional des Douanes de Constantine, Abdenour Haddadou, a révélé qu'une quantité de plus de 200 grammes de cocaïne a été saisie au niveau de cet aéroport. La saisie a eu lieu lors d'un contrôle de routine effectué dans les bagages d'un passager en provenance d'un pays étranger, a-t-il fait savoir, mettant l'accent sur «l'importance des mesures de contrôle mises en place à travers les aéroports pour déjouer toute éventuelle tentative d'introduction sur le territoire national de produits prohibés». Une prise qui intervient moins de deux semaines après celle qui avait permis aux services de police d'arrêter un individu résidant à Marseille, âgé de 30 ans, tentant introduire dans le territoire national une quantité avoisinant 500 grammes de cocaïne, au niveau du même aéroport, en mai dernier. Le mois de mai dernier, au niveau du même aéroport, 255 grammes de cocaïne ont été saisis à la suite du contrôle d'usage d'un vol en provenance de Marseille. A l'est du pays, plus de 125 grammes d'héroïne et près de 30 grammes de cocaïne ont été saisis par les services de police de la wilaya de Constantine. Dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 juin, une opération d'introduction d'une quantité de différents types de drogues sur le territoire national, dont 500 grammes de cocaïne, a été déjouée et le suspect arrêté par la police de l'air et des frontières (PAF) algérienne, au niveau de l'aéroport international Houari Boumediene d'Alger. Redoubler de vigilance Par ces chiffres, les observateurs tirent l'alarme en estimant que l'Algérie fait face un énorme problème de trafic et de consommation de drogue. Ils attirent l'attention sur la hausse de consommation par les algériens, notamment les adolescents, de drogues dures. Ils rappellent également la connectivité qui existe entre le trafic de drogue et le financement des organisations terroristes dans la région. L`Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) a, dans son rapport rendu public le 18 juin 2018, indiqué que les quantités de drogues dures saisies, notamment l'héroïne, ont baissé durant le premier semestre de l'année, en raison de la vigilance et du renforcement des dispositifs sécuritaires effectués par les différents services de sécurité (ANP, Gendarmerie nationale, police). 17,526 grammes saisis durant la période de référence, contre 193,353 grammes saisis en 2017, a-t-on souligné. La quantité de cocaïne a quant à elle augmenté ; à la saisie des 701 kg au niveau du port d'Oran s'ajoutent 1.706,096 grammes saisies durant cette période. Les bilans de l'Office révèlent par ailleurs la hausse du nombre de consommateurs de drogues dures. L'Algérie qui reste menacée au quotidien par le trafic de kif traité par sa frontière ouest qui se chiffre en centaines de quintaux saisis annuellement, et par le trafic de cannabis dans ses frontières Sud, est appelée à redoubler de vigilance pour renforcer les mesures sécuritaires au niveau des infrastructures portuaires et aéroportuaires, à même de permettre de déjouer toute tentative d'introduction de ce poison dans le territoire national.