Lancées, il y a moins d'une année au niveau de la zone industrielle de Chétouane, deux méga-centrales à béton y empoisonnent la vie des industrielles et des travailleurs. C'est une véritable catastrophe écologique et sanitaire qui est causée par ces deux installations, interdites pourtant par loi organique régissant les zones d'activité et industrielle où les facteurs de protection de l'environnement et pollution y sont pré-requis probablement à toutes activités industrielles. Dans une correspondance adressée à la direction de l'UGZIA, organisme qui gère les zones industrielles et d'activités de la Wilaya de Tlemcen, l'association de Wilaya des industrielles de Tlemcen (AWIT) tire la sonnette d'alarme et interpelle les autorités locales à mettre fin à l'activité de ces deux centrales à béton qui risquent, dans un avenir très proche à compromettre toute l'activité industrielle dans cette zone. «C'est une véritable catastrophe écologique et sanitaire qu'est générée par l'exploitation illégale de ces deux centrales à béton», affirme-t-elle et de souligner : «elles comportent un danger sanitaire majeur sur les travailleurs des unités avoisinantes et sur les produits avec tous les risques de leur contamination.» Il est vrai qu'une centrale à béton, selon les responsables de l'environnement, «est impossible à intégrer dans le paysage d'une zone industrielle à cause des hauteurs de ses silos, le rejet de laitance de béton qui est inévitable aux abords et l'émission de poussières de ciment». Transportées par les vents, ces poussières de ciment se déposent en couche dans un grand périmètre qui entoure ces centrales à béton. Elles sont très dangereuses pour la santé à cause de la présence du «Chrome VI», appelé aussi le Chrome hexavalent en plus d'émissions de particules de silices qui peuvent entraîner une «silicose». Les deux éléments chimiques représentent un risque accru de développement des cancers de poumon chez les personnes exposées au quotidien. Tous les industrielles sont unanimes pour affirmer que «nos travailleurs souffrent de cette situation et sont souvent malades. Ils ont développés des insuffisances respiratoires» comme l'attestent les certificats médicaux qui nous ont été présentés lors de notre visite du site. C'est une véritable image de désolation qui se présente à tout visiteur de cette zone industrielle. Pire, ces deux centrales à béton sont limitrophes à deux unités de médicaments et d'équipements médicaux considérés comme l'un des fleurons de l'industrie locale et nationale. Aujourd'hui, leurs produits sont exposés à un risque majeur de large contamination. Il existe aussi des unités de transformation de produits alimentaires et les particules lourds émis par ces deux installations, distantes l'une de l'autre d'à peine 400 mètres, peut rendre tous leurs produits «impropres à la consommation». L'on se demande «qui a autorisé l'installation de ces deux centrales dans cette zone industrielle sachant que leurs deux propriétaires ont acquis les assiettes foncières chez ceux qui étaient sensés réaliser des unités industrielles après avoir acquis les terrains au dinar symbolique», affirment les industrielles qui soulignent : «Nous avons bataillé longtemps pour viabiliser cette zone industrielle par la réhabilitation de ses artères et la réalisation de caniveaux pour éviter les inondations des unités industrielles lors des fortes chutes de pluies.» Aujourd'hui, tout ce qui a été réalisé par un lourd investissement est compromis. Il a été constaté qu'une plus des nuisances sonores générées par le trafic des camions, c'est le déversement des résidus de bétons dans les caniveaux lors des lavages des camions-cocottes qui devient une réelle problématique. Tous les caniveaux sont bouchés en plus des risques de pollution des nappes phréatiques et des sols à cause des eaux de ruissellement. Selon les responsables de l'environnement «les centrales à béton demeurent une forte source de pollution à cause du rejet du chrome hexavalent, le déplacement de résidus et des hydrocarbures lors des chutes de pluies, le rejet d'adjuvants régulièrement constaté, l'impact sur la faune par accumulation des métaux dans les boues résiduaires, et la contamination des réseaux et ouvrage d'épuration». Il y a, donc, un risque de créer un précédent car «entraînés vers les nappes phréatiques, ces rejets peuvent générer des pollutions irrémédiables», soulignent les responsables de l'environnement qui tirent eux aussi la sonnette d'alarme car, selon eux, «il y a aussi risque d'endommagement des réseaux et les installations de traitement d'autant plus que les rejets de ces deux centrales vont tout droit à la station de traitement d'Aïn Al-Houtz» et de conclure «que ces substances peuvent luire aux travailleurs et au personnel de toutes les unités industrielles et la population avoisinante d'Aïn Defla qui n'est qu'à quelques mètres de ces installations polluantes». Notons que l'association des industrielles, dans sa correspondance, sollicitent l'intervention rapide des autorités locales pour mettre un terme définitif à l'exploitation de ces deux centrales à béton car cela est contraire aux lois et réglementations régissant les zones industrielles.