Adapter le secteur de la formation et l'enseignement professionnel aux besoins du marché de l'emploi et aux exigences du développement socio-économique du pays représente désormais une nécessité. Plusieurs secteurs du travail, dont l'industrie, la mécanique, l'agriculture, ou encore le bâtiment, souffrent d'un manque sensible de main d'œuvre qualifiée et/ou professionnelle. La formation professionnelle peut être l'alternative pour la résorption du chômage, et la diversification des qualifications de la main d'œuvre algérienne. Cependant, et en dépit des offres diversifiées dans la formation professionnelle, le manque en ressources humaines reste préoccupant pour plusieurs secteurs. On citera à titre d'exemple, le BTPH. Un domaine florissant qui, faute de main d'œuvre algérienne, recourt à celle étrangère, alors qu'ils sont plus de 40.000 diplômés dans le domaine, qui arrivent chaque année sur le marché de l'emploi. La formation à la carte (sous convention avec le ministère demandeur) à la demande du besoin national ne suffit, visiblement, plus, et des chantiers sont à l'arrêt. Presque tous les secteurs sont touchés par la pénurie de ressources humaines, qui touche, aussi bien les tâches hautement spécialisées et les artisans, que les postes ne demandant aucune formation particulière. De nos jours, il est devenu très difficile de trouver un peintre, un plombier, un maçon, un carreleur où encore un électricien. Pourtant, ces boulots rapportent beaucoup. Le secteur de l'agriculture est boudé par les jeunes également. Une situation qui détruit l'image traditionnelle d'une main d'œuvre non qualifiée abondante, parallèlement à une rareté supposée de celle spécialisée. Au niveau rural, le travail ne demande pas de formation particulière. Malgré cela, il y a une vraie pénurie de main d'œuvre, comme dans les villes. Le secteur de la formation est en décalage avec le marché du travail, et les durées de formation restent insuffisantes pour garantir une main-d'œuvre qualifiée. L'apprentissage se trouve dans l'obligation de répondre aux besoins de l'économie nationale, en offrant des travailleurs qualifiés. On ne doit surtout pas se contenter des formations et des diplômes, mais plutôt intégrer les diplômés, en associant largement les entreprises et les employeurs. De sa part, le ministère de la formation professionnelle semble serein, estimant que le secteur a mis tous les moyens pour répondre à ces exigences. «Ce qui marque le secteur de la formation professionnelle, c'est sa capacité à former une ressource humaine nécessaire au fonctionnement de l'appareil économique, et d'aller au diapason des besoins socio-économiques», a soutenu, hier, le ministre de la tutelle, Mohamed Mebarki, à Relizane. A cet effet, 54 nouvelles spécialités ont été introduites cette année, concernent des métiers liés au traitement et la gestion des déchets, l'environnement, la plasturgie, la maintenance des appareils électroniques (nouvelles technologies), le froid, la gestion et la mécanique. Des spécialités qui s'ajoutent aux 478 spécialités proposées aux demandeurs de formation. La fin du cycle sera sanctionnée par des diplômes d'Etat. Les nouvelles spécialités concernent, entre autres, les filières des services, de l'industrie, ainsi que de l'agriculture, du bâtiment, de la pêche et de l'aquaculture, qui sont disponibles. Une nouvelle branche, Art, Culture et Patrimoine, est également introduite dans la nomenclature des branches professionnelles, pour répondre à un souci majeur dans le domaine de la restauration, et la conservation du patrimoine. Selon des données du ministère, les spécialités de l'industrie représentent 25,40% de l'offre globale en 2018, alors qu'elles ne dépassaient pas 22,7% pour la session de septembre 2017. La filière hôtellerie, tourisme et artisanat représente, quant à elle, 15,69% de l'offre globale, et le BTP 12,41%.