Le mouvement de protestation organisé samedi passé par les souscripteurs Aadl a le mérite de faire sortir les autorités de leur mutisme. Le wali a, en effet, appelé à une réunion de tous les partenaires engagés dans la réalisation du programme Aadl. Cette séance de travail qui a eu lieu lundi passé a permis au premier responsable de la wilaya de prendre connaissance de l'état d'avancement des travaux. Il a également insisté au cours de cette même réunion auprès du directeur de l'urbanisme et de la construction «pour accélérer les travaux de viabilisation au niveau de la première tranche du pôle», selon les indications fournies par la cellule de communication de la wilaya. En clair, seule la moitié des 2450 logements du programme 2002 est concernée par la livraison, le reste est renvoyé aux calendes grecques. Cette sortie du premier responsable de la wilaya n'a pas manqué de plonger les souscripteurs dans le désarroi le plus total. «Nous nous attendions à une prise en charge sérieuse de nos réclamations, mais les instructions du wali concernant la redynamisation des chantiers d'une seule tranche du programme Aadl 2002 sont déconcertantes à tout point de vue», déplorent des souscripteurs. Cette information, largement commentée par ailleurs, n'est pas pour apaiser la colère qui gronde dans les rangs des bénéficiaires dont une partie se montre favorable à une grande marche sur le site même d'Ighzer Ouzarif, dans la commune d'Oued Ghir, pour amener les autorités à respecter leurs engagements. «On ne nous dit pas toute la vérité sur le dossier Aadl de Béjaïa, à commencer par le nombre exact de souscripteurs du programme 2002. Beaucoup de questions restent en suspens, comme par exemple les difficultés financières de l'Aadl», estime un bénéficiaire. A ce propos, il faut sans doute souligner le pêché mignon des autorités en matière de communication. Elles cultivent le mystère sur la crise qui plombe les projets de développement, alors que le gouvernement claironne depuis au moins deux années que la trésorerie du pays est à sec. Comme pour tous les autres projets d'envergure, les pouvoirs publics peinent à trouver les financements nécessaires pour faire avancer le programme Aadl. Lors de sa visite au début de l'année à Béjaïa, le ministre de l'intérieur a bien voulu débloquer 3 milliards DA pour le lancement des équipements d'accompagnement de la nouvelle ville Aadl d'Ighzer Azarif, «mais c'est mince comme budget, car les fiches techniques des différents équipements et VRD nécessitent en réalité 19 milliards de DA», commente un cadre de la direction du logement.