La Banque d'affaires américaine, Goldman Sachs, a jugé «peu probable» que les cours du pétrole franchissent la barre des 100 dollars, en raison «d'une hausse rapide» de la production en Arabie saoudite qui va doper l'offre sur les marchés malgré la baisse de la production iranienne. Les chances que le baril atteigne les 100 dollars sont plutôt minces mais pas impossibles, a indiqué Jeffrey Currie le chef de la division matières premières de Goldman Sachs dans une interview à l'agence d'information sur l'énergie, S&P Global Platts. «Nous ne disons pas que (le niveau) de 100 dollars ne pourra pas se produire, ce n'est pas notre scénario de base, mais nous ne pensons pas que cela puisse être probable», a déclaré Jeffrey Currie. L'analyste a expliqué que les exportations de l'Iran ne tomberont pas à zéro et il se pourrait qu'elles ne baisseront même pas de moitié, du moins dans l'immédiat. En parallèle, la production de l'Arabie saoudite est en train d'augmenter progressivement, renforçant la prévision que l'offre sera suffisante même après l'entrée en vigueur des sanctions américaines. Les Etats-Unis ont déjà mis en œuvre des sanctions financières contre l'Iran et s'apprêtent à cibler son industrie pétrolière à partir du 4 novembre, tout en incitant les pays à réduire ou cesser leurs importations de pétrole iranien. «Au cours des quatre derniers mois, nous avons assisté à une augmentation de 20% des forages en Arabie saoudite. Vous avez déjà perdu 700.000 barils/jour d'exportations iraniennes et les stocks ont été reconstitués, ce qui indique qu'il y a déjà beaucoup plus de pétrole sur le marché», a précisé Currie. Dans le même temps, la production des autres pays membres de l'Opep a augmenté, ce qui représente, selon lui, un signal baissier pour le marché, qui sera soutenu par les révisions à la baisse de l'Agence internationale de l'énergie et de l'Opep pour la demande mondiale. «Notre scénario de base (prévoit) une baisse modeste des stocks au quatrième trimestre, ce qui maintiendra probablement les prix autour de 80 dollars le baril», a anticipé l'analyste, rappelant une prévision antérieure de son département qui tablait sur un prix oscillant entre 60 et 80 dollars pour les trois derniers mois de l'année. Fin septembre, les groupes de négoce Trafigura et Mercuria ont prédit un rebond des prix à 100 dollars le baril avec l'entrée en vigueur des sanctions américaines contre l'industrie pétrolière iranienne.