Les élèves des différents paliers dans la wilaya de Bouira suivent leurs cours dans de mauvaises conditions. Le rapport présenté, mercredi dernier, par la commission de l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle, lors du premier jour de la troisième session ordinaire de l'assemblée populaire de wilaya (APW), est accablant. Les établissements scolaires sont à l'abandon. Les élèves et leurs parents sont livrés à eux-mêmes. Coïncidence : au moment où élus et membres de l'exécutif de wilaya se préparent pour la session, une partie du plafond d'une école primaire à Sour El Ghozlane a cédé. For heureusement, les écoliers étaient dans la cour, en récréation. Outre le manque criant de moyens, certains établissements, notamment des écoles primaires, présentent un réel danger pour la vie et la santé des élèves. Les membres de la commission ont énuméré plusieurs points noirs qui font de ces établissements scolaires de lugubres structures qui n'ont de l'école que le nom. La démission des pouvoirs publics et des associations des parents d'élèves est flagrante. Les milliards qui ont été dépensés ces dernières années dans des projets de réhabilitation des écoles n'ont servi à rien. Les établissements scolaires sont sinistrés. D'après le rapport de la commission, il existe des établissements scolaires en préfabriqué, notamment un CEM à Ath Laâziz, le CEM Mekhazni Lounis de Lakhdaria, un CEM à Souk El Khemis, qui constituent un grand danger sur la santé des élèves et du personnel à cause de la présence d'amiante. En plus de l'amiante qui est une matière cancérigène, les élèves et les enseignants vivent au rythme des mauvaises odeurs qui se dégagent suite à la détérioration du réseau d'assainissement au niveau de ces établissements. Les autorités locales qui doivent intervenir en urgence pour fermer ces établissements scolaires traînent encore la patte. La santé des collégiens, des enseignants et du personnel administratif est sérieusement menacée. Ainsi, après ses différents déplacements à travers plusieurs établissements, la commission a constaté également que plusieurs salles ne sont pas exploitées pour diverses raisons. Une vingtaine de salles de cours ont été fermées parce qu'il y a un risque d'effondrement. Ajoutons à cela une qu'une grande partie du lycée Si El Haouès de Lakhdaria qui a été touchée par le séisme est toujours inexploitée. Idem pour le lycée Dahleb de Sour El Ghozlane où tout un pavillon est hors service. La cantine de l'école Zidane Tahar dans la commune de Bouderbala fait l'objet de fermeture parce qu'elle risque de s'effondrer. D'autres salles ne sont pas exploitées alors qu'elles ne manquent de rien. La commission a compté une soixantaine de salles de cours fermées, tandis que plusieurs établissements souffrent de la surcharge. La commission de l'assemblée populaire de wilaya a fait un constat amer des conditions dans lesquelles des milliers d'écoliers étudient. Les écoles croulent sous les ordures et le manque d'hygiène au niveau des sanitaires. La collecte des déchets se fait une fois par semaine par les services des APC. À l'intérieur des classes, la situation est catastrophique. Les tables et les tableaux sont dégradés. Plusieurs écoles n'ont pas de mur de clôture et d'autres nécessitent des travaux d'étanchéité, d'autant plus que l'hiver n'est qu'à quelques semaines. Dans son intervention, Mourad Bouziane, directeur de l'éducation nationale à Bouira, a tenté de défendre un secteur qui prend l'eau de toutes parts. Il a essayé de minimiser la gravité des constats qui ont été faits par la commission de l'APW. Pour la réhabilitation des établissements, le DE a parlé d'un montant de 62 569 825 DA qui a été débloqué pour la réalisation des travaux d'étanchéité, sanitaires et raccordement au réseau de gaz naturel pour un total de 82 établissements scolaires. Le secteur a bénéficié d'une enveloppe de 14,5 millions DA, selon le même responsable, pour des travaux de réfection de seize établissements. Pour ce qui est de la surcharge des classes, le directeur de l'éducation a déclaré que le nombre d'établissements qui ont des groupes de plus de 40 élèves est de 40 écoles primaires et 23 CEM. Concernant les lycées, la question de la surcharge ne se pose pas. Pour les logements de fonction qui sont occupés par des retraités de l'éducation, le rapport de la direction a indiqué que sur les 2069 logements existants, 1138 sont occupés illégalement, soit 55%. Il faut souligner que les travaux de la session ordinaire de l'APW ont été reportés jusqu'aux 4 et 5 novembre. Les élus n'ont pas encore débattu de ce qui a été rapporté le premier jour de la session.