Pour mettre fin aux ordures ménagères qui jonchent les trottoirs de la ville de Tizi-Ouzou, une opération de volontariat et de nettoyage a eu lieu tout au long du week-end dernier avec comme objectif de redorer le blason de la ville des Genêts. Initiée par l'association Arc-en-ciel, en collaboration avec l'Assemblée populaire communale de Tizi-Ouzou et les dirigeants du Club sportif de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), cette louable initiative qui a permis à cette ville de faire sa toilette et de mettre fin à l'insalubrité qui ronge le chef-lieu engendrée par la cumulation des déchets ménagers qui dégagent des odeurs nauséabondes. Pour cela, plus de 500 volontaires ont participé à cette action de nettoyage, selon le président de l'association organisatrice, Rachid Douffane. Ce dernier a indiqué que cette opération entre dans le cadre de la préservation et la protection de l'environnement qui constitue ces dernières années, un défi à relever, que ce soit pour les autorités publiques, mais aussi pour la société civile. «Nous remercions l'ensemble des acteurs ayant participé pour la réussite de cette action visant la protection de l'environnement». Il a tenu à exprimer sa satisfaction quant aux conditions dans lesquelles s'est déroulée cette action. Cette campagne a été clôturée par l'organisation d'un gala artistique animé par une pléiade d'artistes durant lequel ils ont interprété des chansons sur la protection environnementale. Problématique environnementale Tomber de Charybde en Scylla. Cela s'applique parfaitement sur la ville des Genêts qui, débarrassée partiellement d'importantes quantités de déchets qui rendent la vie de ses habitants difficile, se retrouve de nouveau dans un état piteux, comme si rien n'a été fait. Cette ville dépotoir, surtout dans la partie dite Nouvelle Ville, s'est faite toilette. Cependant, le problème est récurrent. L'insalubrité s'est «incrustée» dans le geste et la pensée. Le problème récurrent de la pollution de l'environnement au niveau des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou s'aggrave de plus en plus. Les autorités locales ne cessent de prendre des mesures qui, hélas, ne sont pas venues à bout de ce problème qui prend des proportions alarmantes. En effet, toutes les mesures prises jusque-là, dont les campagnes de sensibilisation, la collecte par des opérations de volontariat etc, n'ont fait qu'atténuer un tant soit peut, la gravité de la situation. Il faut dire que la wilaya qui était jadis un exemple de propreté est désormais en haut du podium des wilayas les plus sales du pays. Jamais de mémoire, ce degré d'insalubrité n'a été atteint, la saleté est partout : aux portes des maisons, sur les routes, aux lisières des forêts, des oueds… Le spectacle désolant des ordures envahit tous les coins et recoins de la wilaya. La problématique environnementale a même fait l'objet il y a quelques années de la tenue d'états généraux sur l'environnement qui ont porté, notamment, sur le volet relatif à la prise en charge de l'enlèvement des déchets solides, de l'assainissement et de l'amélioration du cadre de vie, avec la mise en avant d'un certain de recommandations et de résolutions pour préserver l'environnement qui ne cesse de connaître des agressions multiformes, et ce en impliquant l'ensemble de secteurs d'activités et à tous les niveaux ainsi que les différentes directions de wilaya. Qu'en est-il aujourd'hui ? On est toujours au point zéro pour ne pas dire que la situation s'est aggravée d'avantage depuis. Le nombre de décharges sauvages à travers la wilaya de Tizi Ouzou se compte par milliers. Chaque jour, de nouvelles se développent et poussent à un rythme plus qu'effarant. Quant à celles qui existent déjà, leurs volumes augmentent d'une manière exponentielle. Les cas des abords des axes routiers sont plus qu'édifiants. Le décor vous plonge dans une tristesse affligeante et révoltante à la fois. Des montagnes de déchets jonchent la chaussée. Les odeurs qui s'y dégagent vous coupent le souffle. Des déchets de bâtiments (dont des produits chimiques toxiques à plus d'un titre), des déchets ménagers, des carcasses d'animaux morts, des poulets avariés jetés pêle-mêle, et tutti quanti. Voilà en quoi se résume la situation. Qui est responsable d'une situation aussi chaotique ? Tout le monde en est responsable. Les pollueurs, les pouvoirs publics, etc. Manque d'intérêt, immobilisme …. La protection de l'environnement ne semble pas bénéficier de l'intérêt qu'elle mérite. Ni les assemblées locales et encore moins les associations spécialisées dans le domaine qui sont une cinquantaine ne bénéficient de financements pour assurer cette prise en charge tant souhaitée. Du coup, la situation de la quasi-totalité des localités de la wilaya est des plus catastrophiques. Les ordures, différents détritus et autres agents pollueurs ont envahi tous les espaces à telle enseigne que pas près de 2000 décharges sont sauvages recensées. Les campagnes de nettoyage et les concours des villages et des chefs-lieux communaux, malgré leur importance, restent cependant insuffisants, quand on sait l'origine de ce problème qui risque de dégénérer à l'avenir est la conscience citoyenne. Les associations qui activent dans la protection de l'environnement peinent souvent à mener à bon port leurs actions et ne peuvent que faillir à leur mission. En effet, la plupart d'entre elles n'activent que pendant de rares occasions avant de sombrer dans la léthargie par manque de moyens. La raison principale de ce manque d'activité reste sans doute le manque et l'insuffisance des financements. Ces derniers, quand ils y sont, sont insignifiants devant l'ampleur de la dégradation de l'environnement. Du fait, l'action des associations se limite à l'organisation sporadique de collectes de canettes et autres bouteilles jetées aux contrebas des routes par des consommateurs dont la protection et la préservation de l'environnement n'est même pas le cadet de leurs soucis. Les associations écologiques dont la raison d'être est en principe de s'occuper de l'environnement et de l'écologie en général, restent ankylosées par la situation difficile qu'elles traversent sur tous plans. Les oppositions à la réalisation de centres d'enfouissement technique aggravent grandement cet état de fait et tout ce qui a été dépensé comme efforts en sessions, réunions, états généraux, commissions de bons offices, négociations, etc, n'ont pu infléchir l'opposition des citoyens qui ont fait que trois CET sur sept ne soient pas réalisés.