Dominé par l'assurance automobile, et à moindre degré par celle des grands risques industriels, le marché algérien des assurances demeure très peu exploité. Ce constat a été remis, hier, au devant de la scène, par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. Lors de la 1re édition de la rencontre «Algerian Insurance Multaka» organisée par l'Union des assureurs et réassureurs (UAR) et la Compagnie centrale de réassurance (CCR), le membre du gouvernement a, selon l'APS, exhorté les compagnies d'assurances à diversifier leurs produits, et d'explorer d'autres domaines. «Le marché national des assurances affiche un taux de pénétration de 1%. Ce taux demeure, bien évidemment, faible, comparativement à des pays voisins. Mais il indique qu'il existe une forte marge de croissance de l'activité de l'assurance en Algérie, en dehors de l'assurance automobile et de l'assurance des grands risques industriels qui dominent à hauteur de 84% l'assurance en Algérie», a-t-il relevé. Donnant des pistes, Raouya a estimé que les assurances des personnes, agricoles et des catastrophes naturelles, sont des segments «qui restent à développer». Mais avant d'en arriver là, il est impératif, selon lui, de recourir aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, dans un environnement de plus en plus exigeant et compétitif. Par ailleurs, le ministre a souligné que le secteur des assurances des biens et des personnes, constituait un levier pour le développement économique et social, ajoutant que sa contribution «appréciable» dans le financement de l'économie est appelée à se renforcer, eu égard aux potentialités du marché local, et des perspectives de croissance qu'il recèle. Il a, également, avancé que le rôle du secteur est à appréhender par son apport irremplaçable au développement du marché financier, grâce à ses capacités de mobilisation de l'épargne et de son placement, tels les différentes titres émis sur le marché financier local. Il a, à ce titre, indiqué qu'en 2017, et en dépit de la conjoncture relativement difficile, le marché algérien des assurances avait affiché un taux de croissance de 3% par rapport à 2016, contre 1,3% en 2016 par rapport à 2015. Avec un niveau de primes d'assurance de 133,3 milliards de dinars en 2017, contre 129,6 milliards de dinars en 2016, le marché des assurances avait affiché une hausse de 4 milliards de dinars, provenant essentiellement des assurances de personnes, dont la production a évolué de 2,1 milliards de dinars, a-t-il précisé. S'agissant de cette rencontre, Raouya a estimé qu'elle s'inscrivait dans le cadre de la réforme financière, axée sur le renforcement de la compétitivité et de la diversification du marché des assurances, qui demeure un marché ouvert, avec des sociétés publiques, privées nationales, privées étrangères, et également des sociétés créées en partenariat avec de grandes compagnies internationales d'assurance. Pour lui, cet évènement est conçu pour servir de cadre d'échanges entre professionnels, et d'espace pour exposer de nouvelles opportunités d'affaires, en vue de nouer d'éventuels partenariats. A noter que la rencontre «Algerian Insurance Multaka» rassemble plus de 500 opérateurs et experts de l'assurance, dont près de 150 étrangers en provenance d'une vingtaine de pays. Les six thèmes majeurs retenus sont : l'assurance et la fracture numérique, le contexte économique et financier mondial et l'assurance, la réassurance traditionnelle et les marchés des capitaux, l'assurance inclusive et la révolution numérique, les avancées technologiques et leurs impacts sur la solidité financière des assureurs et réassureurs, ainsi que les risques émergents et l'assurance. L'objectif est de débattre autour de la relation des technologies numériques avec le secteur des assurances, afin d'offrir au client une large gamme de produits adaptés à ses besoins, une meilleure accessibilité, et une plus grande compréhension de l'intérêt de s'assurer, expliquent les organisateurs. Il s'agit, également, de donner une idée précise sur ce qui existe sur le plan international, en termes de modernisation de la commercialisation des produits d'assurance, notamment l'assurance aux personnes, qui constitue l'avenir des opérateurs sur le marché national. Les opportunités de coopération entre les compagnies nationales et étrangères de l'assurance, dans le cadre du développement des technologies modernes au service de l'assurance, seront également évoquées.