La réévaluation des actifs pourrait booster la croissance du secteur des assurances a estimé, hier, le président-directeur général de la Compagnie d'assurance des hydrocarbures (Cash), Mokhtar Naouri, en marge d'un séminaire "sur les tendances du marché de la réassurance et les impacts sur l'industrie de l'assurance", organisé à l'hôtel El-Aurassi (Alger). "L'une des attentes du marché aujourd'hui, qui pourrait booster sa croissance, c'est la réévaluation des actifs, parce que le dinar a perdu entre 2014 et 2017, environ 30% de sa valeur. Un bien qui valait 100 hier devrait valoir aujourd'hui 130 à 140", a-t-il argué, évoquant un travail de sensibilisation à faire avec les assurés. La Cash, leader dans la couverture des grands risques, a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 10 milliards de dinars. Le chiffre d'affaires projeté en 2017 pourrait être du même niveau. Au 30 juin 2017 la Cash a connu une croissance de 4% dans un marché qui a reculé de 4%. C'est que l'automobile ne constitue que 10 à 11% du portefeuille de la Cash Assurances. Mais la baisse des importations a impacté légèrement le chiffre d'affaires de la compagnie. Elle a été aussi impactée par la contraction de la demande sur les produits d'assurance des projets (construction, montage, engins de chantier...). Cependant, la compagnie fait montre d'une certaine résilience dans une conjoncture particulièrement défavorable. La Cash a réalisé au 31 décembre 2016, un résultat historique, jamais réalisé auparavant, de plus de 1 milliard de dinars. Le taux de rendement du capital social est de 14%. Interrogé sur certaines pratiques de "sous-provisionnement" dénoncées par l'ancien ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, le P-DG de la Cash, citant le classement établi par le journal Cresus, a affirmé que la Cash occupe la 1re place avec "un taux de provisionnement technique de 180% en 2015". Les capacités financières importantes de la Cash et sa maîtrise des risques concernés par la réassurance lui permettent, aujourd'hui de se positionner sur les risques innovants et émergents. "La Cash se positionne sur les risques innovants et les risques émergents et nous communiquons avec nos clients", a annoncé M. Nouari, précisant qu'en dehors de l'automobile, "la Cash a toujours été premier et deuxième assureur algérien". La Cash fait appel dans le cadre de ses cessions et rétrocessions, en plus des capacités du réassureur national (CCR Alger), aux meilleurs réassureurs mondiaux. Au cours des dernières années, la concurrence s'est exacerbée sur le marché de la réassurance. L'offre plus abondante s'est notamment traduite par une baisse des prix. M. Naouri a expliqué, dans ce sens, que depuis 2008, le marché mondial de la réassurance a "beaucoup évolué" en matière de risques, avec des investissements dans les risques politiques, les cyberattaques, les énergies renouvelables... et les tarifs "sont relativement intéressants". Au vu de l'évolution des risques au niveau mondial et les solutions d'assurances proposées pour y faire face, la Cash s'y est adaptée également pour proposer à ses clients, notamment les entreprises, des produits d'assurances en matière de risques liés aux projets des énergies renouvelables et de risques opérationnels et de transport. Par ailleurs M. Ronald Chidiac, CEO de Broktech SAL, a présenté les tendances du marché de la réassurance. Meziane Rabhi