Depuis le 17 novembre, la France vit au rythme des mobilisations des Gilets jaunes. Né dans l'Hexagone, ce mouvement populaire s'est rapidement exporté vers d'autres pays européens. La grogne des Gilets jaunes, qui prévoient un nouveau rassemblement le 8 décembre à Paris, traverse les frontières. Après la France, plusieurs pays européens ont été le théâtre de mouvements de protestation, où le gilet jaune faisait office d'étendard. A l'instar de son homologue Jean Lassalle dans l'Hexagone, un député serbe de l'opposition a décidé, ce 4 décembre, de revêtir, lors d'une séance au Parlement, un gilet jaune pour protester contre les prix jugés trop élevés de l'essence dans son pays. «Nous voulons des prix normaux pour l'essence, ou vous aurez des gilets jaunes dans les rues de Belgrade et de Serbie», a averti Bosko Obradovic, tête de file de la formation de droite nationaliste et eurosceptique Dveri. Ce dernier regrette l'absence de concertation entre l'Etat et les protestataires sur ce sujet. En juin, un bref mouvement de protestation avait vu le jour dans le pays contre la hausse du prix de l'essence. Les manifestants avaient alors, procédé à des blocages d'axes routier. Dans la foulée des multiples appels lancés dès le mois d'octobre en France, des blocages ciblés ont été organisés à partir du 16 novembre à travers plusieurs localités belges. La multiplication de ces opérations a rapidement causé des pénuries de carburant dans certaines stations-services. «Le prix du carburant n'a été qu'un élément déclencheur, qui a fait déborder un vase très bien rempli», a expliqué à la RTBF Tony Deloyer, porte-parole du mouvement à Wierde. Deux semaines plus tard, à Bruxelles, quelque 300 Gilets jaunes s'étaient rassemblés, afin de dénoncer le «carnage social», et d'exiger la démission du Premier ministre, Charles Michel. Des milliers de Bulgares ont participé, à la mi-novembre, aux blocages d'axes routiers et de postes-frontière entre la Bulgarie et la Turquie, et entre la Bulgarie et la Grèce. Vêtus d'un habit de couleur bleue, ils protestaient contre la hausse du prix des carburants, alors que le niveau de vie y est le plus faible de l'Union européenne. Aux Pays-Bas, des Gilets jaunes ont également battu le pavé. Le 1er décembre, plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues de La Haye et de Maastricht. Selon le journal De Telegraaf, les protestataires, issus majoritairement de la classe moyenne, souhaitaient alerter l'opinion publique et les autorités, sur leur faible pouvoir d'achat. A Maastricht, une cinquantaine de personnes ont tenté de bloquer l'autoroute A2, avant d'y être empêchées par les forces de police.