De facultative, certains grands donneurs d'ordre font depuis quelque temps de l'accréditation une exigence pour qu'un organisme d'évaluation de la conformité (OEC), les laboratoires en l'occurrence, puisse déposer son dossier de candidature et répondre ainsi à un avis d'appel d'ordre. Cette exigence est un premier critère qui permet aux seuls organismes reconnus pour leur travail sous des normes de pouvoir contrôler, tester, certifier la qualité d'un produit ou d'un procédé. Parmi les organismes qui s'inscrivent dans cette logique d'exigence, le directeur général de l'Organisme Algérien d'Accréditation (Algerac), Noureddine Boudissa, a cité Sonatrach, Sonelgaz et le ministère de la Défense nationale et celui du commerce. Lors d'une rencontre avec la presse, organisée hier à Alger dans le cadre du «Mois de la qualité» décidé par le département de l'Industrie et des Mines (dont Algerac est sous tutelle), Boudissa a révélé que depuis son entrée en activité en 2009, son organisme a accrédité 120 OEC, ajoutant que 35 demandes d'accréditation sont en phase d'examen et que 10 seront délivrées avant la fin de l'année en cours. Pour ce qui est des objectifs à atteindre, le DG d'Algerac a précisé que le réseau d'OEC devra atteindre 240 organismes à l'horizon 2021. Pour y parvenir, 9 secteurs stratégiques ont été détectés et considérés comme étant prioritaires et donc à développer, puisqu'il s'agit de la santé publique et de l'essor de l'économie nationale et rattrapé le retard accusé en la matière. Ainsi, il est question d'arriver à accréditer 50 OEC pour le contrôle des produits alimentaires, lesquels seront répartis sur les villes côtières. Leur nombre actuel est, selon Boudissa, d'une dizaine à travers le pays. Le nombre de 50 est également retenu pour ce qui concerne les OEC qui auront pour mission le contrôle des médicaments. A l'heure actuelle, seul le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) est accrédité. Pour l'industrie mécanique, les matériaux de construction, l'industrie électrique et électronique et les produits cosmétiques, l'objectif à atteindre est de 20 organismes d'évaluation de la conformité pour chaque filière. Dans la foulée, Boudissa a fait savoir que la première accréditation pour un labo de cosmétique privé sera délivrée dans 15 jours aux laboratoires Venus de Ouled Yaïch, dans la wilaya de Blida. Pour les quatre filières restantes, à savoir l'industrie chimique, les cuir et textile, les équipements de comptage et les équipements médicaux, elles seront dotées de 15 OEC chacune. En fait, des organismes accrédités sont les seuls habilités à effectuer les contrôles nécessaires sur la conformité ou non d'un produit ou d'un service pour que ce dernier puisse être importé ou exporté. Car l'accréditation délivrée par Algerac est un gage de garantie reconnu à l'échelle internationale. é «Un passeport commercial», selon le DG d'Algerac. Pour s'internationaliser, l'organisme algérien va à la conquête de l'Afrique, puisqu'il est sollicité pour délivrer des accréditations à des organismes marocains, mauritaniens, burkinabés et malgaches. Ceci dit, explique le DG, aller à l'international ne signifie pas qu'on laisse tomber le travail entamé en Algérie. «Il reste un grand travail à faire puisque nous recevons de plus en plus de demandes d'accréditation» avec les nouvelles orientations du gouvernement qui encourage les entreprises à exporter pour réduire la dépendance du pays envers les hydrocarbures. Dans ce sens, il existe un fonds d'aide à l'accréditation qui contribue à hauteur de 80% pour permettre aux organismes désireux d'avoir une accréditation. Selon le DG d'Algerac, une accréditation coûte entre 1 et 4,5 millions de dinars et peut prendre plusieurs mois.