Les cours du pétrole rebondissaient hier, en cours d'échanges européens, sans pour autant récupérer ses lourdes pertes de la veille, provoquées par la crainte d'une surproduction. Hier après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, valait 57,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse d'un dollar par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait également un dollar à 47,24 dollars une heure après son ouverture. Mardi, les prix ont chuté de 6,6% pour le WTI, qui est tombé à son plus bas depuis août 2017, et de 5,3% pour le baril de Brent, au plus bas depuis octobre 2017. «L'Opep n'en a pas fait assez», a jugé un analyste, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires se sont mis d'accord, début décembre, pour diminuer leur production d'environ 1,2 million de barils par jour (mbj) à partir de janvier. «Les perspectives économiques moroses pour 2019 ont effacé l'optimisme des marchés concernant les réductions de l'Opep», a expliqué un analyste. Depuis leurs plus hauts en quatre ans, atteints il y a deux mois et demi, les cours de l'or noir ont baissé de 40% pour le WTI, et de 35% pour le Brent. En plus de ces inquiétudes sur la croissance mondiale, et donc sur la demande mondiale de pétrole, Lu a souligné que «les trois principaux producteurs (les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et la Russie, ndlr) ont fait état de niveaux de production record». Lundi, la Russie a rapporté que sa production de brut avait, pour le moment, atteint un niveau record de 11,42 mbj en décembre, et l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a, dans un rapport, anticipé une hausse de la production de pétrole de schiste de 134.000 barils par jour aux Etats-Unis, entre décembre et janvier, alors même que les extractions atteignent déjà des sommets dans le pays. Dans ce contexte, les données hebdomadaires sur les réserves américaines, publiées mercredi par l'EIA, seront particulièrement scrutées. Pour la semaine achevée le 14 décembre, les analystes tablent sur une baisse de 2,5 millions de barils des stocks de brut, sur une hausse de 1,6 million de barils de ceux d'essence et de 750.000 barils de ceux de produits distillés, selon la médiane d'un consensus établi par Bloomberg.