Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, semble décidé à faire une révolution dans le football national. Outre sa détermination à instaurer le professionnalisme, Raouraoua veut également amender toute la réglementation régissant la discipline en la mettant en conformité avec celle de la FIFA et revoir surtout la composante de l'assemblée générale de la Fédération qui est fermée en ce moment aux compétences et aux techniciens, notamment, obligés de passer par la fameuse liste des experts du ministère de la Jeunesse et des Sports pour y siéger et prétendre à un poste de responsabilité au niveau du bureau fédéral par la grâce du président en plus. «Dans l'élaboration des nouveaux textes, il vous est demandé de tenir compte de la volonté de la FAF d'ouvrir toutes ces structures sur les compétences extérieures. Les assemblées générales ne devront plus se composer uniquement des représentants des corps spécifiques à la FAF.» Ainsi a été l'orientation donnée par Raouraoua aux membres de la commission juridique qu'il avait installée samedi dernier. Le football est pris en otage par les indéboulonnables présidents des ligues (régionales et de wilaya) et des clubs qui possèdent la majorité au sein de l'AG. Seuls les joueurs de la glorieuse équipe du FLN ont le privilège de faire partie de l'assemblée de laquelle ils sont toutefois marginalisés. La révision des règlements généraux et du code disciplinaire se fera à la fin de la saison afin d'aborder le prochain exercice footballistique avec la nouvelle réglementation. Le décret 05-405 sera-t-il contourné ? Après la refonte des règlements généraux, la commission juridique de la FAF, composée de Rachid Bouabdellah, Youcef Hammouda, Nadir Mehammeèche, Ahmed Bensekrane et Ahmed Bendaoud, s'attaquera à la révision des statuts et à leur mise en conformité totale avec ceux de la FIFA. Les membres de la commission seront confrontés alors au fameux décret 05-405 régissant les fédérations sportives nationales. Certaines dispositions de ce décret sont, rappelle-t-on, en contradiction flagrante avec les textes de la FIFA, notamment ceux liés à la limitation des mandats à un seul et l'augmentation des membres de désignés de 10 à 30%. Raouraoua réussira-t-il à contourner ce décret ? Ce sujet n'a apparemment pas été abordé lors de la première rencontre du nouveau président de la FAF avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, samedi dernier au siège du MJS. D'après le communiqué du ministère, les deux hommes ont discuté de la mise en œuvre du football professionnel, de la formation, de la prise en charge des équipes nationales, de l'organisation et du financement des ligues et de l'encadrement des structures de football. Djiar et Raouraoua qui «ont convenu de se revoir pour consolider le plan d'action dans tous ses segments», aborderont tôt au tard la question du très controversé décret 05-405. C'est inévitable.