Ces dernières décennies, les ministres de la culture qui se sont succédé, les mateurs et les professionnels du cinéma ont souvent parlé de grands moyens pour relancer le cinéma notamment la restauration et la construction des salles. C'est vrai qu'on a besoin des salles mais on peut faire le premier pas. Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie avait hérité de centaines de salles de cinéma. Alors que la plupart des anciennes salles ont été fermées ou démolies, on n' a construit et restauré que quelques unes durant les cinquante dernières années. La gestion catastrophique du secteur du cinéma et la decennie noire y sont pour beaucoup. Pour relancer le cinéma, l'Algérie qui avait vécu de belles années durant les années 1960 – 1970 en produisant des dizaines de films à succès et même en obtenant des prix internationaux dont le lion d'or de Venise avec La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo et la Palme d'or de Cannes avec L' Opium et le Baton d'Ahmed Rachedi, on devrait agir comme au bon vieux temps. La belle époque Les décideurs qui ont, dans leurs discours, souvent parlé de relance ont toujours éxigé de grands moyens ainsi que la restauration des salles anciennes et la construction de nouvelles. C'est vrai que cela est indispensable mais on pourrait bien faire comme dans les années 1960 lorsqu'on projetait des films au niveau des places publiques. A l'époque, les murs se transformaient des 21 heures, en grand écran. Tout le monde notamment les jeunes se donnaient rendez pour ” Cinéma Nteâ El Hit ” ( le cinéma du mur). On y voyait gratuitement les plus grands classiques du cinéma et les plus grands acteurs et actrices. A cette époque, les filles qui ne pouvaient sortir suivaient à la télévision les films hindous ou égyptiens alors que les goûts différaient chez les jeunes. Les plus âgés aimaient les films policiers alors que les adolescents préféraient les films d'action. Les films Western étaient à la mode et chacun avait son acteur préféré. A l'affiche, au moment où on commençait à oublier le jeune beau garçon qu'était James Dean qui a continué à crever l'écran au moins une dizaine d'années après sa mort à 24 ans, Il y a avait de talentueux acteurs qui nous fascinaient notamment Henry Fonda, Anthonny Queen qui jouera plus tard dans les deux films arabes Errissala et Omar El Mokhtar de Mustapha El âqqad, Steve Mc Queen et Charles Bronson dont on ne peut oublier le regard perçant et les grosses moustaches dans Soleil rouge. Dans ce film qui restera dans l'histoire du cinéma, on y voit un soleil écraser l'étendue du désert rocheux du Farwest. Des tirs de Revolver, le décolleté d'Ursula Andres, un train transportant de l'or attaqué par des bandits. Le réalisateur Terence Youg y avait mis tous les ingrédients pour la réussite d'un Western et a eu l'idée d'inviter un Samourai pour se bagarrer avec les classiques Cowboys. C'est ainsi qu'on avait vu Johnny Guitar sur le grand mur de la place El âmara (la tribu) à Bouzareah ( Alger). Au même moment, dans d'autres villages d'Alger et d'autres villes, des amateurs de cinéma regardaient un film projeté sur un mur. On pensait aux pauvres C'était au temps où l'ex centre national du Cinéma ( CNC) devenu par la suite ONCIC, pensait à tous les enfants des quartiers qui n'avaient pas les moyens d'aller au cinéma en leur projetant les plus beaux films sur les murs. A l'époque, on attendait avec impatience, tous les samedis soirs, l'arrivée du fameux camion qu'on appelait Essinima Nteâ El Hit. Tous les jeunes et moins jeunes de cette époque avaient vu Hercule, Samson et Dalila mais surtout les films Western notamment la série des Django et Ringo. D'ailleurs, dans chaque quartier, on retrouvait un garçon surnommé Django ou Ringo. A l'époque d'Essinima Nteê El Hit, les jeunes connaissaient tous les grands acteurs. Les plus âgés n'arrivaient pas à oublier le beau James Dean, Anthonny Queen, James Stewart et le dernier des Cow boys John Wayne, d'autres s'identifiaient à Steve Mc Queen, Garry Cooper, Charles Bronson, Giuliano Gemma ou Terence Hill. Il est à rappeler qu'à l'époque, les cinéastes choisissaient les plus belles actrices d'où le choix de Jane Russel qui avait joué aux côtés de Marilyn Monroe dans Les hommes préfèrent les blondes, Jennifer Jones qui avait déjà brillé dans Duel au soleil en 1946 où elle donnait la réplique au grand Gregory Peck, ou encore la ravissante Ursula Andress. Il faut dire que certaines chaines de télévision privées telles que Bahia Tv, Numidia et Beur TV ont pensé à ce créneau et font plaisir aux nostalgiques. Cinéma en plein air Les programmateurs de ces chines nous ont offert ces derniers temps de bons moments avec Le Bon, la brute et le truand ou l'on a retrouvé le trio Clin Eastwood, Lee Van Cleef et Elli Wallach et bien sûr, la musique du générique composée par le grand Ennio Morricone qu'on ne se lassera jamais d'écouter. Grace à ces chaines, on a revu Il était une fois dans l'Ouest, un film ayant marqué l'histoire du Western et du cinéma mondial dans lequel, le réalisateur Sergio Leone mettait en duo Henry Fonda et Charles Bronson. Comme dans tous les Western, on y revoit le grand desert américain, ses cactus, ses rochers et sa beauté. Tous les films Cow boys américains ou italiens y étaient pratiquement tournés. A l'époque, les cinéastes américains ne connaissaient pas la beauté du Sahara algérien et les belles images qu'ils auraient prises du côté de Tamanrasset et surtout de Djanet. Il n'est pas trop tard pour la nouvelle génération de cinéastes notamment les Algériens pour y tourner. En tous cas, comme ces chaines de télévision qui passent de bons films, le ministere de la culture et les organismes chargés de la relance du cinéma pourraient bien organiser des projections en plein air comme autrefois. Le Ramadhan et l'été arrivent. On devrait y penser.