Principal mot d'ordre: réclamer le départ imminent du secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, et également engager des «poursuites judiciaires» contre lui. Plusieurs centaines de travailleurs ainsi que leurs représentants, issus d'entreprises publiques distinctes se sont rassemblés hier, devant le siège de l'Union générale de travailleurs algériens (UGTA), à Alger. Principal mot d'ordre: réclamer le départ imminent du secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, et également engager des «poursuites judiciaires» contre lui. C'est pratiquement la plus grande manifestation des travailleurs Algériens depuis le début de la révolte pacifique contre le système. Ils ont occupé tout le boulevard Aissat Idir, et fermé aussi l'entrée de la maison du peuple, en scandant des slogans hostiles à Sidi Saïd. D'une seule voix, les travailleurs ont scandé: «Dégagez !!». Sur les banderoles brandies par les manifestants, on pouvait lire «L'UGTA est une propriété des travailleurs et non de la mafia», «Sidi Saïd ne nous représente pas», ou encore «respect de la volonté du peuple», «vous allez être jetés dans la poubelle de l'histoire», «Sidhoum Said Dégage», «vous allez partir aujourd'hui ou demain, donc partez vite». Un des syndicalistes lance que «depuis l'installation de Sidi Saïd à la tête de l'UGTA, depuis 22 ans déjà, la centrale syndicale est au service du patronat. Les simples travailleurs sont pris en otage de ces derniers». Il ajoute encore : «Nous sommes des travailleurs du secteur de l'Enseignement supérieur, nous représentons l'une des catégories du Hirak. On manifeste chaque samedi devant le siège de l'UGTA». Il poursuit : «nous sommes là pour revendiquer le départ imminent de l'un des symboles de la corruption, Abdelmadjid Sidi Said». Un autre manifestant, de Sidi Bel-Abbès, un syndicaliste travaillant à l'entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) approuve : «Sidi Said a appauvri les travailleurs. Il a volé leur argent. Pour nous il ne représente aucunement les travailleurs algériens, mais par contre, il représente les hommes d'affaires et la mafia». Il fait savoir encore que «des travailleurs sont malheureusement payés à 12.000, 14.000, 18.000 DA, et qu'à-t-il fait ce SG, pour ces derniers qui souffrent pour couvrir les besoins de leurs familles ?». «Un quart de siècle pour ses intérêts» Un des représentants de l'ETUSA, Etablissement public de transport urbain et suburbain d'Alger affirme : «Nous demandons le départ de Sidi Said et son entourage. Il n'a cherché, durant presque un quart de siècle à la tête de l'UGTA, que ses propres intérêts et ceux de sa famille». Et d'ajouter : «Il a créé des entreprises pour ses enfants à coups de milliards de dinars». Un syndicaliste du secteur de la formation professionnelle, travaillant au niveau du centre de formation professionnelle d'Akbou, à Béjaïa, lance aussi : «Il faut qu'ils partent tous, Sidi Said et tout le système, et immédiatement. Le peuple ne les supporte plus. On lui demande de partir immédiatement, et de nous laisser tranquilles». Par ailleurs, un représentant de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), affirme pour sa part : «nous sommes aujourd'hui les représentants de la SNVI, qui sont venus de ses filiales dans les quatre wilayas, pour réclamer le départ de Sidi Said ainsi que toute sa Issaba (le Gang) qui l'entoure. Et tout de suite même». Il conclut : «Nous voulons récupérer l'UGTA et la mettre au service des travailleurs, en la remettant sur la voie tracée par feu Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda».