Le premier secrétaire national du Front des Forces Socialistes (FFS) a appelé, mercredi depuis Kherrata (Béjaia), les militants de son parti à «soutenir et appuyer» le mouvement populaire, né le 22 février dernier. «Ce mouvement est porteur d'espoir, pour la fondation de la 2e république pour laquelle le parti à toujours milité», a déclaré Hakim Belahcel, lors d'un rassemblement des militants au carré des martyrs de la ville de Kherrata, réunis à l'occasion de la commémoration du 74e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. «Cette déferlante humaine tenace et pacifique a réussi à ébranler les plans machiavéliques du pouvoir politique algérien, et à provoquer une panique indescriptible au sein du sérail», note Belahcel, qui relève que «malheureusement, malgré la détermination et la mobilisation infaillible du peuple algérien, les détenteurs du vrai pouvoir dans le pays, continuent à ruser et à multiplier les manœuvres, afin d'aboutir à l'essoufflement de la contestation populaire et pour instaurer une dictature sur les ruines de l'ancien régime qui a duré vingt temps». Belahcel estime même que l'Etat major de l'ANP incarne le pouvoir. «Le FFS n'a jamais cessé de dénoncer l'entêtement du pouvoir, incarné par l'état Major de l'armée, qui en plus de son recours systématique à la répression des marches pacifiques et aux intimidations contre toutes les voix discordantes, s'active à imposer une feuille de route politique à contre-courant des attentes populaires», dénonce le FFS, qui appelle «les acteurs sociopolitiques et les forces vives de la nation, de redoubler les efforts afin de trouver ensemble une issue qui nous permettra de nous engager, le plus vite possible, dans une vraie transition démocratique». Le responsable du FFS a mis à profit cette occasion, pour mettre en garde contre ce qu'il a qualifié de «tentatives de disqualification» des partis politiques, dénonçant sans les citer, des «voix soutenant que les partis politiques doivent disparaître». «Il y a des forces qui poussent au rejet des partis politiques. C'est inacceptable», a-t-il dit. Estimant que le FFS «n'en est pas particulièrement ciblé», M. Belahcel fait allusion essentiellement à des «tentatives de refoulement de représentants de partis lors des manifestations populaires conduites par le mouvement citoyen», affirmant que «cette attitude ne sert pas les intérêts de la démocratie». Plus démonstratif, il a fait l'historique du parti et son combat depuis 1963, en faveur d'un état démocratique et social, tel que l'avait souhaité les martyrs pour l'indépendance. Pour sa part, Ali Laskri, membre du présidium du parti, a défendu une «vision identique» aux revendications populaires, notamment la continuité des luttes du FFS aux côtés du peuple, soulignant que les massacres subis par les populations locales lors des massacres du 8 mai 1945 appelleraient, plutôt, à un hommage aux ainés qui ont libéré le pays, et partant, une obligation de poursuivre leur sacrifice pour «désormais libérer le peuple». Durant ce rassemblement, une gerbe de fleurs a été déposée à Chaabet Lakhra et au carré des martyrs de la ville, en présence d'une foule nombreuse.