La cérémonie de clôture du mois du patrimoine (18 avril au 18 mai ) devrait être programmée pour aujourd'hui. Cette manifestation aura été exceptionnelle puisque passée sous silence à cause des manifestations qui se déroulent depuis le 22 février dernier. Le mois du patrimoine s'est déroulé officiellement du 18 avril au 18 mai 2019 mais, les musées qui devaient revivre durant cette période et accueillir des visiteurs par centaines sont restés tristes comme ils le sont toute l'année. On se demande pourquoi le ministère de la culture est tombé dans le piège de ces manifestations en mettant en veilleuse ce mois du patrimoine alors qu'on pouvait bien organiser des conférences et des visites au niveau des musées comme cela se fait chaque année. Il est possible qu'il y ait eu quelques activités mais ce qui est sûr est qu'elles n'ont pas été médiatisées. En tout cas, notre journal n'a pas reçu d'invitations ou de communiqué durant ce mois qui aurait pu être comme ceux des dernières années. Le ministère de la culture qui fait un travail remarquable dans le domaine du patrimoine ces dernières années aurait dû au moins organiser des conférences avec des spécialistes. Découvrir Djanet Puisque Alger ou les grandes villes ne permettaient peut-être pas d'organiser des sorties au niveau des musées tels que Le Bardo, on aurait pu saisir cette occasion et organiser une grande sortie à Djanet ou Tamanrasset et diffuser sur les chaînes de télévision des images de gravures rupestres avec des commentaires d'anthropologues tels que Slimane Hachi qui est également un brillant orateur. Mis à part quelques expositions notamment Héritages culturels immatériels en Afrique qui se tient au Palais de la culture Moufdi Zakaria, le mois du patrimoine n'a pas vécu l'ambiance qu'on attendait. Présentant, par des panneaux d'information et des vidéos, des éléments du patrimoine immatériel classé par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, cette belle exposition se tient jusqu'au 30 juin prochain. Le mois du patrimoine aurait pu être l'occasion de penser à une nouvelle stratégie pour les pousser les gens à visiter les musées qui sont desertés toute l'année. Il faut reconnaître que des efforts ont été réalisés ces dernières années mais beaucoup reste à faire. On sait bien que le patrimoine matériel et immatériel de l'Algérie est riche et qu'on doit tout faire pour le conserver et le valoriser. On disait qu'un mois par année ne suffirait pas et qu'il faudrait y penser toute l'année. Aujourd'hui, on remarque que même ce mois est passé sous silence. Heureusement que le ministère ne travaille pas qu'un mois par an et que le patrimoine est pris au sérieux et qu'un travail de fond se fait régulièrement. D'ailleurs, c'est grâce à ce travail que certains sites ont été classés patrimoine mondial par l'Unesco. Il faut également rendre hommage à certaines associations qui activent, notamment Sauver l'imzad, qui a réussi à redonner sa valeur à cet instrument de musique joué exclusivement par les femmes Touaregs et même le classer par l'Unesco. Cette association dont le siège se trouve à Tamanrasset s'est dotée d'un très beau musée et organise régulièrement des activités locales, régionales, nationales et internationales pour la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel grâce aux grands efforts de ses membres dont la présidente et membre fondatrice Mme Farida Sellal et les sponsors qui n'hésitent pas à porter leur aide lorsqu'il s'agit d'activités culturelles. Un programme pour toute l'année Le mois du patrimoine de cette année n'a pas été vivant comme les autres mais ce sera l'occasion justement de penser à ce domaine durant toute l'année. On devrait donner l'occasion aux enfants, jeunes et moins jeunes de visiter les musées nationaux et locaux et tous les lieux permettant de connaître ce que cache l'Algérie comme sites historiques, œuvres de valeur, statues, mais aussi des œuvres immatérielles, c'est-à-dire des textes de poésie, des chansons de notre patrimoine enregistrées ou chantées par les vieilles femmes de nos villages qui gardent encore une bonne mémoire. Les enfants mais aussi les grands devraient avoir plus d'occasions d'écouter des contes d'autrefois ou redécouvrir certains jeux disparus ou en voie de disparition comme Yedes, Sig, El Kherbga ou Qrida. On devrait s'habituer à visiter certains lieux archéologiques, les monuments et les sites historiques. Certaines chaînes de télévision telles que Canal Algérie et Chams font un travail remarquable dans ce sens. Les autres chaînes devraient suivre cet exemple.