Parmi ces communes qui ont soif, on cite Bouzeguène, Illoula Oumalou, Aït Aïssa Mimoun, Ouaguenoun, Azeffoun et Tigzirt… A peine la chaleur pointe-t-elle du nez que la pénurie en matière d'alimentation en eau potable (AEP) refait surface au niveau de différentes localités de la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce sempiternel problème de pénurie ne cesse de se poser avec acuité alors que la région dispose de 13% des réserves d'eau au niveau national. En effet, malgré les promesses faites par les pouvoirs publics faisant état de l'attribution d'une enveloppe budgétaire estimée à 200 milliards de centimes octroyée aux communes qui ont vécu un calvaire suite aux perturbations en matière d'approvisionnement durant les années précédentes, voilà que le problème réapparait. Parmi ces communes qui ont soif, on cite Bouzeguène, Illoula Oumalou, Aït Aïssa Mimoun, Ouaguenoun, Azeffoun et Tigzirt… Considérée comme une wilaya parmi les plus alimentées en matière de ressources hydriques du fait qu'elle est placée en troisième position avec 166 stations de pompage et de 1 170 réservoirs d'eau d'une capacité de 469 085 m3, malgré cela, les communes de cette région font face à une pénurie en AEP et les robinets sont à sec. C'est le cas du village Akaoudj, dans la commune d'Ait Aissa Mimoun, où les ménagères sont contraintes de se ravitailler en ce mois sacré des sources naturelles que compte le village (puits, fontaines…). Hommes, femmes, jeunes dames ou moins jeunes passent des heures entière tout au long de ce mois Ramadhan devant les sources de la rivière dite Thala Oughanim que ce soit avant ou bien après la rupture de jeûne pour s'approvisionner. Il est à souligner que la wilaya dispose d'une ressource estimée à 1,1 milliard de m3 d'eaux sous-terraines, ce qui a permis de mettre en réserve 224 millions de m3, alors que les quantités restantes sont déversées dans la nature. Un problème pour lequel les autorités locales ne ménagent aucun effort pour y remédier. Se référant aux assurances du premier responsable de l'ADE, Amar Berzoug, qui a récemment rassuré la population locale des localités déficitaire en matière de l'AEP que tous les moyens ont été déployés pour passer un été en toute tranquillité, il est donc aisé de constater une situation tout à fait différente. La preuve : durant cette première décade du mois de Ramadhan, plusieurs localités enregistrent un énorme déficit en matière d'alimentation en eau potable et le secteur concerné ne répond pas à la demande. C'est le cas à Aït Abdelmoumène, Beni-Zmenzer, Maâtkas, Sidi Naâmane, Aït Khelili, M'Kira, Aït Khescha…. Selon les habitants de ces communes, le problème est dû essentiellement à la répartition non équitable de cette source, la vétusté du réseau de distribution, le déficit existant en matière de réserves d'eau, mais aussi le manque de stations de pompage, ce qui génère l'éloignement de ces stations des villages et la station d'alimentation. A souligner que la plupart des stations de pompage sont alimentées par le barrage de Taksebt. Dans de récentes déclarations de certains responsables de l'Algérienne des Eaux (ADE), il est fait état que la wilaya fait face aux actes de sabotage et aux dépassements visant les équipements de pompage d'eau qui sont menés par des individus inconnus, ce qui perturbe inévitablement l'approvisionnement en matière de cette source vitale. C'est le cas qui est survenu, avant-hier, au niveau de la station de Bourdib alimentant Mizrana, Makouda, Sidi Naâamane et une partie de Tigzirt. Un acte qui a été dénoncé par le premier responsable de l'ADE qui a promis de mener des enquêtes pour identifier les auteurs de cet acte qui porte préjudice au service public. Ainsi, il a rassuré que des mesures disciplinaires seront de mise. Ajouté à cela, il est à préciser que la localité d'Ait Yahia Moussa appartenant à la daïra de Draâ-El-Mizan fait face non seulement à la vétusté du réseau d'alimentation en AEP, mais aussi à sa dégradation suite aux incidents de sabotage et de détérioration dont il a fait l'objet durant la décennie noire. Ainsi, la commune a enregistré des actes de sabotage, suivis du transfert électrique au niveau de Iaâlalen, ce qui a incité les autorités locales à intervenir pour mener des travaux de réparation. Idem pour la localité de Sidi Naâmane qui a enregistré des incidents similaires de dépassements. Des barrages en phase d'attente Quant à la concrétisation du projet de transfert d'eau de Tichy-Haff dans la wilaya de Béjaïa vers la localité de Bouzeguène dont l'objectif est de mettre fin à la pénurie d'eau au niveau de cette localité, les responsables locaux rassurent que ce projet sera livré d'ici la fin de la saison estivale de l'année en cours, en attendant la livraison de la station de Boubhir. Mais la réalité semble totalement contradictoire, puisque la pénurie d'eau a d'ores et déjà commencé dans cette commune. Idem pour la commune de Azeffoun et Tigzirt qui devront être alimentées du barrage de Sidi Khelifa qui peine à voir le jour, puisque le taux de réalisation ne dépasse pas les 30%. Ce projet devait alimenter 264 villages. Ceci dit, les projets visant l'amélioration de la ressource hydrique inscrits à l'indicatif de la wilaya de Tizi-Ouzou attendent toujours leur concrétisation sur le terrain, sachant que le citoyen reste la première victime. Pis encore, et suite à l'austérité budgétaire à laquelle a fait recours le gouvernement ces dernières années, plusieurs projets ont été gelés, comme le barrage de Zaoui qui devait mettre fin à la pénurie d'eau au niveau du verseau nord-est de la wilaya. Ajouté à cela, le barrager de Souk N'Tletta qui a connu un énorme retard dans sa réalisation, suite aux oppositions et par la suite, après avoir repris les travaux, l'entreprise réalisatrice du projet a fait face au problème de financement, ce qui a bloqué le projet qui est actuellement à l'arrêt. Aussi, on citera le barrage de Bounachi au niveau de Oued Rabta, dans la commune de Mekla, qui est actuellement en phase d'étude, mais sa réalisation reste toujours un rêve. Pour cela, on peut dire que la wilaya compte seulement le barrage de Taksebt qui a mis fin à la pénurie d'eau pour les 750 villages, mais les autres projets restent des promesses vaines.