Dans un communiqué rendu public à l'issue de la rencontre, les partis ont réitéré leur appel à «la poursuite» du Hirak et son caractère pacifique, dans une réponse on ne peut plus claire que la nouvelle trouvaille du pouvoir est rejetée en bloc. Au lendemain du prolongement du mandat du chef de l'Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, par le Conseil constitutionnel, huit partis de l'opposition ont convoqué une réunion extraordinaire, pour rejeter une démarche qu'ils qualifient d'anti-constitutionnelle. L'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), le Mouvement de la société pour la paix (MSP), Talai al Hourriet, le MSP, le Front pour la justice et le développement (FJD-Adala), Mouvement El Binaa, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Fadjr Al Jadid et le mouvement Ennahda, réunis au parti de Noureddine Bahbouh, hier, ont considéré le contenu de ce qu'ils ont qualifié de «fatwa» du Conseil constitutionnel, de mesure «anticonstitutionnelle et contraire aux revendications du peuple». Dans un communiqué rendu public à l'issue de la rencontre, les partis ont réitéré leur appel à «la poursuite» du Hirak et son caractère pacifique, dans une réponse on ne peut plus claire que la nouvelle trouvaille du pouvoir est rejetée en bloc. Un mouvement populaire qui réclame «un véritable changement», rappellent les signataires du document. A cela, ils appellent surtout à «ne pas sous-estimer» ce qu'a réalisé le peuple comme acquis jusqu'à présent, et ce «grâce à la conscience du peuple et sa lutte pour le changement souhaité», ont-ils affirmé. Les partis de l'opposition réunis ont, à l'occasion, invité les citoyens à rester vigilants afin, disent-ils, «de contrecarrer tous les plans suspects, dont le seul but est d'attenter à l'unité et à la sécurité du Hirak». Malgré le refus du prolongement du mandat d'Abdelkader Bensalah, les partis de l'opposition ne ferment pas la porte aux solutions apaisées, notamment par le dialogue, comme l'a suggéré le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. C'est pourquoi, ils ont salué «le principe de dialogue auquel a appelé le chef d'état-major de l'ANP, dans son discours du 28 mai à Tamanrasset». Mais, pas de chèque à blanc, car les partis se disent «attachés» à un dialogue «souverain, sérieux et responsable». Un dialogue, selon eux, «susceptible de garantir une solution idoine et efficace, qui permettra de réaliser les revendications populaires». Ce n'est pas tout. Pour assurer sa réussite, les partis de l'opposition placent ce qui semble être un préalable non négociable. Il s'agit du «départ des symboles de l'ancien régime, pour garantir la réussite de ce dialogue et la crédibilité de ses conclusions», écrivent-ils encore. Comprendre : il n'y aura pas de dialogue tant que Abdelkader Bensalah est chef de l'Etat, et Noureddine Bedoui est Premier ministre. Sans pour autant détailler les propositions de sortie de crise, comme ils ont l'habitude de le faire dans le cadre des «Forces du changement pour le triomphe du choix du peuple», les huit partis ont exprimé leur souhait «d'aller vers une conférence nationale inclusive», et dans l'objectif premier est de s'entendre sur une «vision claire et commune». Par ailleurs, et en réaction aux procès en justice lancé ici et là, dans ce qui semble être une chasse aux sorcières, les partis réunis au siège de l'UFDS ont lancé un appel aux institutions judiciaires, en vue de s'acquitter de leurs «missions constitutionnelles et légales de lutte contre la corruption politique et de préservation des deniers publics des grands crimes économiques». Mais, sans oublier de rappeler «la nécessité de respecter les principes de la justice et les procédures judiciaires légales», outre l'exigence «d'éclairer l'opinion publique sur toutes les affaires et les dossiers, afin de garantir la transparence des procédures et éviter toute interprétation qui nuirait à la crédibilité de la justice».