Trois jours après sa diffusion dans le JT de 20h00 de la télévision publique ENTV, le discours du chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, est toujours à l'ordre du jour. Au moment où certains partis politiques s'accordent à dire que le dialogue est le meilleur moyen pour faire sortir le pays de sa crise, le peuple maintient son rejet à toutes les propositions faites par Bensalah. Pour lui, ses revendications sont claires, tout le système, ainsi que ses symboles doivent partir. Malheureusement, à ce jour aucune solution n'a été trouvée, laissant le pays dans l'impasse. Dans son dernier discours, Bensalah a réitéré son appel au dialogue déjà rejeté par la classe politique et la société civile. Il a appelé ces dernières à «opter pour la voie du dialogue inclusif en vue de poser les jalons du processus de concertation, en vue de sortir de la crise politique que traverse le pays». Le chef de l'Etat intérimaire, tout en rappelant l'annulation du scrutin du 04 juillet prochain par le Conseil Constitutionnel, et la décision de ce dernier selon laquelle «il revient au Chef de l'Etat de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du président de la République et la prestation du serment constitutionnel». Bensalah a affirmé : «cette situation m'oblige à continuer à assumer la charge de chef de l'Etat jusqu'à l'élection du président de la République, et je suis parfaitement conscient de l'ampleur de cette responsabilité.» Un discours qui a suscité une grande controverse parmi la classe politique, mais aussi au sein de la société civile. Pour certains partis, autrefois alliés de l'ex-président Bouteflika, la proposition de Gaïd Salah et donc Bensalah est la meilleure solution qui reste pour faire sortir le pays de sa crise. C'est le cas du parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR), de Belkacem Sahli, qui, selon lui, ce dialogue sera favorable pour la réorganisation prochaine d'une élection présidentielle. «La classe politique, la société civile et les représentants du Hiraks devront prendre part à ce dialogue», écrit-t-il dans un communiqué rendu public, hier. Et d'ajouter : «l'intérêt du pays doit passer avant l'intérêt personnel.» Enfin, Sahli a préconisé «l'organisation d'un dialogue sérieux et responsable». Par ailleurs, Soufiane Djilali, président du parti «Jil Jadid» a, pour sa part, estimé qu'aujourd'hui la seule issue à cette crise est «remettre le pouvoir au peuple». Pour Jil Jadid, «le processus du changement doit commencer avec la désignation d'une commission, formée d'hommes et de femmes intègres, potentiellement acceptée par tous, et qui serait mandatée pour nouer des contacts avec tous les partenaires politiques». «Cette phase de discussions permettrait de s'entendre sur la phase finale du dialogue, en particulier pour préciser la composante de l'autorité qui aurait à la gérer», a-t-il poursuivi. Selon lui, plusieurs questions devront être traitées, dont la libération de tous les détenus politiques et d'opinions, le changement du gouvernement avec la désignation consensuelle de compétences neutres et le départ de tous les anciens membres des gouvernements de Bouteflika, la négociation sur la nature des pouvoirs et la composante de la future autorité qui aura la responsabilité d'administrer les élections et fixer la date des prochaines élections.