Des dommages considérables à plusieurs habitations, familles sinistrées, cheptel décimé, et récoltes compromises, les deux villes se retrouvent meurtries et livrées à elles-mêmes. Des inondations ont causé depuis plusieurs jours, dans la wilaya d'Illizi, d'importants dégâts matériels et perturbant l'alimentation en eau et en électricité ainsi que la circulation routière. Connues pour leurs particularités touristiques, Illizi et Djanet ont littéralement changé de visages. Depuis plusieurs jours, des citoyens ne s'arrêtent pas de faire des constats alarmant de l'après intempérie. Des dommages considérables à plusieurs habitations, familles sinistrées, cheptel décimé, et récoltes compromises, les deux villes se retrouvent meurtries et livrées à elles-mêmes. Les cours d'eau sont entrés en crue, à cause des fortes précipitations enregistrées depuis le début juin. Le chef-lieu de wilaya et la ville de Djanet ont été particulièrement touchés et des dégâts sur les infrastructures, notamment des routes, y ont été enregistrés. L'armée et la Protection civile ont dû intervenir dès les premiers jours des inondations, souvent pour évacuer des citoyens encerclés par les eaux ou acheminer des vivres à d'autres. Le vendredi 07 juin, des bédouins nomades coincés par les eaux à Oued Takhemalt ont dû être évacués par un hélicoptère de l'armée. Les services techniques de l'Algérienne des eaux, de la Société de distribution d'électricité et du gaz sont aussi intervenus pour rétablir les coupures. Même si ces dernières annoncent avoir fait leurs interventions, la difficulté sur le terrain a dépassé de très loin leurs capacités d'intervention, chose qui a suscité un élan de solidarité chez les jeunes de différents quartiers de la ville de Djanet, afin de venir en aide aux familles sinistrées avec les moyens du bord. Ceci a été démontré sur les réseaux sociaux, puisque des citoyens de la région dénoncent le manque de moyens pour porter secours aux victimes des inondations et favoriser un retour à la normale dans la ville de Djanet et ses alentours. Le manque de couverture médiatique des inondations a également été pointé du doigt par les habitants de la wilaya. Le SOS du village d'In Abaghbagh Sur place, des citoyens ont décrit une situation alarmante causée par les fortes intempéries et également dénoncé un manque de prise en charge de la part des pouvoirs publics. «Nous sommes en détresse et dans l'isolement total, les eaux boueuses sont arrivées d'un coup dans nos maisons, dont certaines sont effondrées», déplore un citoyens d'In Abaghbagh à Djanet, sur les réseaux sociaux. Un autre affirme qu'il «n'arrive pas à rejoindre le centre-ville de Djanet» pour s'approvisionner en produits alimentaires. «C'est insupportable, même le numéro de la cellule de crise est hors service et ses membres n'ont pas encore visité le quartier», lit-on sur la page facebook de l'association Adjahil qui active dans la région de Djanet. De leur coté, les services de l'Armée nationale populaire et de la Protection civile ont alerté les citoyens sur les dangers des oueds. «Les citoyens doivent faire preuve de vigilance et ne pas prendre le risque de traverser l'oued», lit-on dans des notes publiées par les deux instances, sur les réseaux sociaux. Il est à remarquer que ces inondations ont démontré l'absence des autorités locales et leur incapacité à faire face à ce genre de catastrophes naturelles. Souvent, les habitants de cette partie de l'extrême sud-est du pays dénoncent la faillite des pouvoirs publics et des autorités dans la prise en charge de leur vie quotidienne. Que dire alors lorsque cette région est confrontée à des catastrophes d'une telle ampleur ? La question s'impose avec insistance surtout qu'en théorie, les textes réglementaires faisant de cette partie d'Algérie une priorité lors des catastrophes naturelles, existent. Les schémas prospectifs d'aménagement et du développement durable du plan d'aménagement du territoire de la wilaya d'Illizi, adopté en 2016 disposent que «les zones de Djanet et Illizi, en raison de leurs topographies défavorables, sont des zones d'accumulation et de crues, fortement exposées aux inondations où les populations, les infrastructures de communication et les terres agricoles subissent souvent des dégâts importants».