Le Syndicat des architectes agréés algériens (Synaa) a appelé, jeudi à Alger, les pouvoirs publics, notamment les ministères de l'Habitat et des Finances, à une révision "urgente" de la partie variable des honoraires de la maîtrise d'œuvre. Le Synaa a souligné, lors de la deuxième session de son conseil national, la nécessité de réviser le barème de rémunération des prestations des architectes relatives au suivi et au contrôle de l'exécution des projets afin de valoriser le métier de l'architecte et d'assurer une maîtrise d'œuvre de qualité, proposant de modifier l'arrêté interministériel du 4 juillet 2001. Le syndicat a considéré que les montants alloués à cette partie sont "insignifiants" et devenus "obsolètes" au regard des mutations profondes qu'a connues le secteur économique en Algérie depuis 2001. "En réduisant à des portions congrues la rémunération du suivi et de contrôle, la qualité des réalisations se trouve hypothéqué indéfiniment", a déclaré Achour Mihoubi, le président du Synaa. Selon lui, cette mission de maîtrise d'œuvre s'est transformée en un "marchandage" basée sur un personnel réduit à son maximum, sans rapport avec les exigences techniques particulières à chaque projet, en profils professionnels ou en nombre, en fonction de la complexité et de la taille des projets. "Nous refusons une architecture au rabais. Nous revendiquons un traitement honorable des architectes agréés", a martelé M. Mihoubi ajoutant que ces derniers "travaillent actuellement à perte". Créé le 25 décembre 2012, le Synaa compte 107 adhérents et ambitionne d'augmenter ce nombre à 400 sur 30 wilayas durant l'année 2014. Cette nouvelle organisation a pour mission de recenser les difficultés de l'architecte dans l'exercice de sa profession, d'identifier les mesures correctives et de porter ses revendications devant les pouvoirs publics. Elle veut également contribuer à l'élaboration des textes règlementaires régissant la profession et défendre les intérêts moraux et matériels des architectes. Pour les responsables du syndicat, les architectes assistent depuis des années à la "déliquescence" de leur profession et à sa "mise à l'écart" du développement économique du pays. "L'Algérie, aujourd'hui, construit beaucoup. Et, paradoxalement, l'exercice du métier d'architecte n'a jamais été autant mis à mal qu'en ces temps de production intensive du cadre bâti", a estimé son président.