La corporation des chauffeurs de taxi, estimée à 145 000 à l'échelle nationale, dont 12 000 exerçant au niveau de la capitale, est traversée par une multitude de problèmes, inextricables les uns les autres. Eux qui rendent des services inestimables à plus d'un presque sans discontinuité. sont en effet confrontés à une pléthore d'aléas entravant considérablement leur métier. La plus cruciale d'entre ces contraintes est incontestablement celle liée à leur propre sécurité.Dernier acte en date, lorsqu'au mois de février dernier, un chauffeur de taxi rejoignant de nuit Tizi Ouzou, était face à deux bandits qui voulaient lui subtiliser le véhicule. En se défendant contre ses agresseurs, le chauffeur à involontairement tué l'un et grièvement atteint l'autre. Un acte, malheureusement, loin de constituer l'exception puisque bien de similaires dépassements sont régulièrement commis contre la corporation. Devant l'ampleur prise par le phénomène, l'idée du port d'arme dissuasive contre les agressions de conducteurs de taxi a tout dernièrement germé. L'on pense particulièrement à la possibilité pour cette corporation, somme toute particulière, de faire usage de bombes lacrymogènes pour repousser toute tentative d'agression. Contacté hier à ce sujet, le président du comité national des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Braham, n'a pas voulu s'étaler sur le sujet. Notre interlocuteur déclare ne pouvoir rien entreprendre actuellement tant les administrations, dira-t-il, sont préoccupées beaucoup plus par cet événement politique. Cependant, et sur notre insistance, il cédera en disant que «pareille idée a effectivement germé au niveau de la corporation mais de là à parler d'ores et déjà de sa formalisation en vue de sa présentation aux pouvoirs publics, c'est aller trop vite en besogne. Notre plateforme de revendications est déjà suffisamment très dense pour lui greffer un autre point qui ne manquera certainement pas de susciter débat de par sa sensibilité». Une kyrielle de revendications Entre autres points cycliquement soulevés par les chauffeurs de taxi à l'occasion de leurs mouvements de débrayage, le manque de stations qui leur sont propres, notamment dans les grands centres urbains, et surtout les tracasseries d'ordre administratif comme l'immobilisation du taxi après le retrait des documents d'exploitation. A ce sujet, on évoque avec insistance l'amalgame entretenu entre une faute professionnelle – tels que le jumelage, le refus de travail et l'inexistence de la boîte à pharmacie – et le non-respect du code de la route. Quand il y a faute professionnelle, seuls le permis de place, la carte violette et la feuille de contrôle technique doivent être retirées. Malheureusement, même le permis de conduire et la carte grise nous sont subtilisés, affirme-t-on à la corporation. Cette dernière s'est mise aussi de la partie pour revendiquer l'effacement de ses dettes vis-à-vis des impôts, notamment celles relatives à la période noire du terrorisme où les chauffeurs de taxi affirment n'avoir pas suffisamment travaillé. Faisant déjà face à une concurrence déloyale de la part des clandestins, les chauffeurs de taxi se disputent plus couramment entre eux. La raison ? Certains taxis prennent plus que les six places (sans celle du conducteur), que prévoit l'article 2 de l'arrêté du 2 janvier 2001 modifiant et complétant l'arrêté du 8 août 1993 relatif à la réglementation du transport effectué par taxi.