Parallèlement à la parution du livre de Josette Audin, veuve de Maurice Audin, dans lequel elle raconte les circonstances et des vérités sur l'assassinat de son mari, un collectif de journalistes et historiens reviennent sur cette affaire en organisant une soirée-débat à Paris en présence des intellectuels et des membres de la Ligue française des droits de l'homme. Le site d'information Mediapart, le quotidien L'Humanité, conjointement avec la société des «Amis de L'Humanité» et «les Amis de Mediapart». 57 ans après l'assassinat de cet ami du FLN, les chercheurs sur les relations franco-algériennes n'ont pas encore trouvé de réponses admissibles aux questions portant sur les circonstances de l'exécution de ce moudjahid, car sa famille cherche encore la vérité sur ce dossier. A la faveur de cette rencontre, animée par des historiens tels que Gilles Manceron, René Galissot, Alain Ruscio et Malika Rahal, un appel ouvert à signatures a été adressé aux autorités françaises «pour exiger la vérité sur l'assassinat de Maurice Audin, un crime commis au nom de la République pendant la guerre d'Algérie». Les signataires de cette pétition considèrent que le moment est venu pour dire toute la vérité à la famille de la victime en estimant que les informations publiées par Le Nouvel Observateur en 2012 et les aveux de Paul Aussaresse en 2013 peu avant sa mort, ne sont pas suffisantes pour révéler toutes les informations sur la mort de Maurice Audin. Ils ont indiqué que les autorités françaises devraient leur porter un soutien afin qu'il y ait plus de vérités historiques non seulement sur l'assassinat de Maurice Audin mais aussi sur d'autres affaires de tortures et de crimes commis contre le peuple algérien. «Elles doivent permettre aux citoyens d'aujourd'hui de connaître les décisions qui ont permis que se déploient à cette époque en Algérie un tel arbitraire et une telle violence», selon les intervenants. Les signataires affirment que malgré la disposition de documents chez Josette Audin, le ministère de la Défense n'a pas délivré des éléments essentiels. Ils appellent, par ailleurs, les autorités françaises à donner les moyens à une commission d'historiens à accéder à toutes les archives concernées. Ils précisent que ces archives étaient en possession du ministre résident d'Algérie, Robert Lacoste, des présidents du Conseil Guy Mollet et Maurice Bourgès-Maunoury, du commandant en chef de l'armée en Algérie, Raoul Salan, et de celui de la 10e division parachutiste, Jacques Massu, «afin d'établir les ordres qu'ils ont donnés, les pouvoirs qu'ils ont attribués et les dispositifs et les pratiques qui en ont été les conséquences». Le journaliste Jean Charles Deniau a indiqué que la victime a été enterrée entre Koléa et Sidi Moussa à Alger, selon les témoignages recueillis auprès de général Aussaresse.