Des appareils d'imagerie médicale en médecine nucléaire du Centre Pierre et Marie Curie de lutte contre le cancer (CPMC) ne tournent pas à plein régime en raison de la maintenance, non assurée depuis plusieurs mois. Selon une source hospitalière, la maintenance non effectuée a pour origine le refus du fournisseur «Siemens» de le faire en raison d'un différend avec l'administration du CPMC. La gamma-caméra mono-tête ou caméra à scintillation, appareil qui permet aux médecins nucléaires d'effectuer des «scintigraphies» est «presque» non fonctionnelle depuis plusieurs mois. Cet appareil qui doit assurer le balayage du corps entier du patient ne peut l'effectuer, obligeant le technicien à le faire manuellement, champ par champ. En raison de ce problème, un temps beaucoup plus long est consacré pour réaliser une scintigraphie pour les patients en dépit du risque encouru par les techniciens et médecins qui sont exposés aux rayons ionisants, mettant leur santé en perpétuel danger. Cet appareil qui nécessite la maintenance ne peut assurer, dans son état actuel, que les examens à base d'iode radioactif mais les examens exigeant l'utilisation du technétium ne sont pas réalisés. Non-conformité du service de radiologie Quant à la gamma-caméra à double tête, elle ne permet de réaliser que les examens de scintigraphie au technétium tandis que ceux qui nécessitent l'utilisation de l'iode 131 ne sont plus effectués. Cependant, les deux appareils doivent utiliser les deux produits, ce qui n'est pas le cas actuellement. Les patients qui doivent subir ce type d'examens doivent patienter au moins trois mois pour décrocher un rendez-vous pour la scintigraphie osseuse alors que ceux qui doivent effectuer l'examen de scintigraphie myocardique doivent attendre entre six mois et un an. Le plus grave encore est la non-conformité des salles du service de médecine nucléaire du CPMC. En effet, ces lieux ne répondent pas aux règles de radioprotection que ce soit pour le personnel médical ou pour les patients. A titre d'exemple, «ce service ne comprend pas un système d'extraction de l'air», a alerté la même source. Elle poursuivra que le malade doit être isolé après avoir eu l'injection du produit radioactif dans une zone contrôlée pendant un délai variable en fonction de l'examen qu'il devra subir, ce qui n'est pas le cas actuellement car les patients rejoignent la salle d'attente, ce qui pourrait mettre en danger les autres malades et leurs accompagnateurs, avertit la même source. L'autre point lié à la non-conformité aux normes de radioprotection concerne la sortie des patients après examen. La même source explique que le service doit comprendre deux issues, l'une pour l'entrée et la seconde pour la sortie, pour assurer les conditions indispensables pour se conformer aux normes de radioprotection.