Angel Di Maria est avec Lionel Messi le seul des "Quatre fantastiques" argentins à ne pas décevoir au Mondial-2014, avant le 8e de finale contre la Suisse, mardi (16h00 GMT) à Sao Paulo. Dans le groupe des super-héros imaginé par Marvel Comics, il tiendrait le rôle de l'"Homme élastique". Higuain, loin de son niveau avec Naples, serait la "Chose", Agüero, forfait contre la Suisse, la "Femme invisible". Il reste la "Torche" Messi, avec Di Maria, pour réaliser le rêve de toute l'Argentine: gagner la Coupe du monde chez le grand rival brésilien. Messi fait déjà presque tout, avec ses quatre buts, et a bien besoin d'un lieutenant pour dérouter un peu l'attention des défenseurs. Mais pour remplir sur le terrain sa mission le lieutenant doit redevenir l'intenable briseur de défenses du Real Madrid. Brillant contre le Nigeria (3-2), le milieu offensif argentin semble enfin entré dans son Mondial, après deux matches moyens contre la Bosnie (2-1) et l'Iran (1-0). Montée en régime "Evidemment tout le monde pense que l'Argentine ne joue pas bien, mais il est impossible de bien jouer de cette manière", avait-il dit en guise de défense, pointant le défensivisme ultra des Iraniens. Sa montée en régime sur le tournoi pourrait s'inspirer, sur une plus courte échelle de temps, de sa saison madrilène. Commencée difficilement dans l'ombre de Gareth Bale, l'homme qui valait 100 millions, et terminée en apothéose avec la victoire en Ligue des champions contre l'Atletico Madrid (4-1 a.p.). A l'été 2013, la recrue en diamants semblait pousser Di Maria vers le banc, mais le Gallois s'est vite blessé et "El Fideo" (le Vermicelle, en hommage à son 1,80 m pour 70 kg) a commencé la saison côté droit. Puis la blessure grave de Sami Khedira a permis un repositionnement au centre où son volume de jeu et son pied gauche ont fait merveille. Il a terminé meilleur passeur au Real. En fait, Carlo Ancelotti a été le premier à l'utiliser à Madrid dans ce rôle de relayeur qu'il tient depuis longtemps avec l'Argentine. -Toujours pas de but en Coupe du monde- Il a contribué à la quête de la "Decima", la fameuse dixième Ligue des champions, jusqu'à être un des meilleurs joueurs de la finale. Adressée à son rival de début de saison Bale, sa divine passe décisive pour le 2-1 a fait définitivement basculer le match dans le camp du Real. L'homme de Rosario a été un des meilleurs madrilènes au stade de la Luz de Lisbonne, qu'il connaissait bien pour y avoir joué sous le maillot du Benfica. Le statut de titulaire, Di Maria en jouit depuis un moment déjà sous le maillot de l'Albiceleste. Champion du monde des moins de 20 ans en 2007 au Canada, il a aussi conquis la médaille d'or olympique à Pékin, en 2008, où il a marqué le but de la finale contre le Nigeria (1-0). Cadre depuis 2010, "Angelito" (le Petit ange) court toujours après son premier but en Coupe du monde. Après huit matches, il n'a toujours pas trouvé le chemin des filets. "Après un mauvais Mondial en 2010, je veux une revanche, dit-il. Il faut profiter de vivre une Coupe du monde, de représenter tout un pays." L'aventure sud-africaine avait bien commencée, sous la direction de la légende Diego Maradona, mais c'était brusquement arrêté en quarts de finale sur un cuisant 4-0 contre l'Allemagne. Di Maria a changé depuis l'Afrique du Sud. Il n'est plus seulement ce milieu offensif aux jambes élastiques, il est devenu un joueur plus complet, plus expérimenté, et disponible aux sacrifices pour l'équipe. Un soldat, et même un très utile lieutenant pour Messi.