Les prix du pétrole tentaient de poursuivre leur rebond de la veille, mardi en cours d'échanges européens, après plusieurs semaines de chute, dans un marché digérant un chiffre décevant sur la production manufacturière en Chine. Vers 10H05 GMT (12H05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 97,51 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 32 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grappillait 19 cents, à 94,76 USD. "Le marché pétrolier se situe dans une zone charnière. Si le rebond technique entamé la semaine passée se poursuit au-delà du (seuil) des 95 dollars le baril, on peut anticiper une hausse à moyen terme du pétrole", estimait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. "La plupart des informations liées à l'offre sont déjà intégrées dans les cours du brut, donc, en l'absence de nouvelles informations baissières du côté de la demande, les prix pourraient entamer une hausse liée à des couvertures de positions à découvert", abondait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com. Ces dernières semaines, les investisseurs ont massivement parié sur la chute des cours du brut, ce qui a d'ailleurs accentué leur baisse (environ -15% depuis la mi-juin), précisaient les analystes de Commerzbank. Dans ce contexte de rebond technique, les investisseurs digéraient mardi la progression stable de la production manufacturière chinoise en septembre, qui confirme le ralentissement de l'activité dans la deuxième économie mondiale. L'indice PMI des directeurs d'achat calculé par la banque HSBC s'est établi pour septembre à 50,2, exactement au même niveau qu'en août, chez le deuxième consommateur de brut de la planète. C'est une forte révision en baisse par rapport à l'indice provisoire de 50,5 dévoilé le 23 septembre par HSBC. Ainsi, "on voit mal en l'état actuel quel serait le catalyseur suffisant pour alimenter" une hausse durable des cours du brut, tempérait M. Dembik. "Le marché fait face à un surplus d'offre et les récents chiffres chinois du secteur manufacturier ont tout pour éveiller les pires inquiétudes des investisseurs. Il faudrait certainement une sévère correction du dollar américain pour durablement faire progresser le prix du baril", jugeait-il. Le dollar a atteint son plus haut niveau depuis deux ans face à l'euro mardi et restait proche de ces plus hauts en six ans face au yen. Le renforcement du billet vert rend les matières premières libellées dans la monnaie américaine plus onéreuses pour les investisseurs munis d'autres devises.