Après la fulgurante ascension des prix des fruits et légumes enregistrée ces dernières semaines, les pouvoirs publics se «disent incapables de mettre un terme à cette situation». Le ministère du Commerce se dit «non concerné par cette situation». Selon un responsable au niveau de ce ministère, qui a requis l'anonymat, «la hausse des prix n'est que la résultante de l'insuffisance de la production agricole».Pour l'exemple, notre interlocuteur rappelle «la baisse des prix l'été dernier de certains fruits en raison de l'abondance de la production». «Il n'y a eu ni spéculation ni stockage au niveau des chambres froides», a-t-il ajouté. Les directions de la concurrence et des prix des différentes wilayas ont effectué des opérations de contrôle, notamment concernant les prix des produits subventionnés par l'Etat comme le pain, le lait et la semoule. Les prix des autres produits obéissent, selon notre source, aux règles de l'offre et de la demande. «Il n'existe pas de loi ni de règlement régissant l'achat et la vente des fruits et légumes», a-t-il encore expliqué. En revanche, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural dénonce l'exagération des marges bénéficiaires appliquées par les intermédiaires. «Les prix proposés au niveau des champs sont de moitié inférieurs à ceux pratiqués au niveau du marché du détail», avait alors dénoncé Amar Assabah, directeur de la production et de la régulation des produits agricoles au ministère de l'Agriculture, dans une intervention dimanche sur les ondes de la Chaîne III. Selon ce responsable, «les intervenants continuent à prendre des marges excessives» au détriment de la bourse du consommateur. «Personne ne peut contrôler aujourd'hui ces marges», a tenu à répondre le responsable du ministère du Commerce. «Il n'est pas possible aussi, selon lui, de contrôler la vente de leurs produits par les agriculteurs, sans oublier également que la revente n'est pas interdite», a-t-il fait savoir. C'est ce qui explique en partie l'existence de plusieurs revendeurs d'un même produit avant qu'il n'atterrisse dans le couffin de la ménagère. Quant à l'organisation des marchés des fruits et légumes, que ce soit ceux de la vente en gros ou en détail, le responsable considère que «la mission incombe aux wilayas ainsi qu'aux communes… Ce n'est pas la mission du ministère du Commerce.» S'agissant des ventes qui s'opèrent dans les sphères informelles, le département d'El Hachemi Djaâboub s'en remet aux services de sécurité chargés de la lutte contre ce phénomène.En attendant, les prix de tous les produits de saison seront revus à la baisse progressivement dans les prochains jours, a tenu à rassurer M. Assabah. «La production sera disponible en quantité suffisante, voire supérieure à celle qu'on a obtenue l'année dernière en pareille période», a affirmé le responsable du ministère de l'Agriculture.Il plaidera pour «plus d'organisation des circuits de distribution pour réduire les marges existant entre l'agriculteur et le consommateur». Pour faciliter l'écoulement des produits, le ministère de l'Agriculture encourage l'organisation des producteurs en coopératives.