Les prix du pétrole progressaient vendredi en cours d'échanges européens, surfant sur les espoirs des marchés de voir l'Opep surmonter ses divisions internes et limiter la production d'or noir et des données américaines jugées encourageantes. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 80,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de mercredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, prenait 93 cents, à 76,78 dollars. "Le marché reste très changeant à quelques jours de la réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)", commentaient des analystes. "Alors que l'on croyait (jeudi) que l'issue la plus probable serait un simple maintien des quotas de production, ce qui avait pesé sur les cours, les propos du délégué vénézuélien, le ministre des Affaires étrangères Rafael Ramirez, ont fait grimper les prix car le pays serait prêt à réduire sa production si les membres de l'Opep s'accordaient sur une diminution lors de leur réunion du 27 novembre", explique-t-on. Très dépendant de ses revenus pétroliers, le Venezuela, qui dispose des plus importantes réserves de brut au monde et dont 96% des ressources en devises proviennent des exportations pétrolières, a récemment lancé une offensive diplomatique afin de tenter de stabiliser les prix du brut. M. Ramirez s'est ainsi rendu ces dernières semaines en Algérie, au Qatar et en Iran, après avoir reçu au Venezuela le ministre saoudien du Pétrole. En dépit de la déroute des cours du brut depuis le début de l'été, qui ont perdu près du tiers de leur valeur, les 12 membres de l'OPEP n'ont jusque-là pas manifesté de volonté unanime de réduire leur plafond de production fixé à 30 millions depuis fin 2011, même si outre le Venezuela, l'Equateur a appelé publiquement à une réduction de la production d'or noir pour faire remonter les cours. Les cours étaient par ailleurs soutenus par des indicateurs de bon augure aux Etats-Unis, premier consommateur de pétrole au monde. Les investisseurs digéraient par ailleurs l'annonce vendredi par la Banque populaire de Chine (PBOC) de l'abaissement de ses taux d'intérêt, un mouvement de nature à stimuler les achats de matières premières de la deuxième économie mondiale.