Cinquante huit pour cent (58%) des agressions contre les femmes sont dues à des problèmes familiaux, a affirmé dimanche à Alger Mme Kheïra Messaoudène, commissaire divisionnaire chargée du bureau de la protection de l'enfance à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Lors d'une conférence de presse animée au forum de la Sûreté nationale, Mme Messaoudène a précisé que les statistiques de la sûreté nationale pour les neuf premiers mois de l'année 2014 démontraient que les problèmes familiaux venaient en tête de liste des motifs des actes de violence contre les femmes avec 4.113 cas, soit 58%, suivis des quiproquos avec 2.406 cas, puis des problèmes financiers avec 256 cas, et enfin des motifs d'ordre sexuel (210 cas). Les lieux où sont commises ces agressions sont le foyer familial (3.312 cas), la rue (1.960 cas) et le milieu professionnel (156 cas), selon la même source. 6.985 femmes âgées entre 19 et 75 ans sont victimes de violence, toutes formes confondues, notamment les agressions corporelles (5.163 cas), les mauvais traitements (1.508 cas), les agressions sexuelles (205 cas), les harcèlements sexuelles (71 cas) outre les homicides volontaires (27 cas) et l'inceste (3 cas), a fait savoir la responsable. S'agissant de la situation sociale des victimes, Mme Messaoudène a indiqué que sur le nombre global des femmes victimes de violence, 3.847 femmes sont mariées, 440 veuves et 751 divorcées, faisant remarquer que la wilaya d'Alger est classée première en terme de violence contre les femmes, suivie des wilayas d'Oran et de Constantine. Concernant les auteurs de ces violences, la responsable a indiqué que 7.268 mis en cause sont âgés entre 19 et 75 ans, tous ont été présentés à la Justice, a-t-elle indiqué. Selon Mme Messaoudène, ces chiffres sont loin de refléter la réalité. "Les tabous empêchent souvent les femmes victimes de violence, notamment d'agressions sexuelles de déposer plainte contre leurs bourreaux", a-t-elle expliqué. Mme Messaoudène a estimé que la lutte contre la violence est la "responsabilité de tous", appelant à l'intensification des efforts dans ce sens et à la "dénonciation" des cas de violence contre les femmes. Pour sa part, la directrice chargée de la condition de la femme au ministère de la Solidarité nationale, Malika Moussaoui, a souligné que "le projet de code pénale qui sera présenté prochainement devant le Parlement, prévoit de nouvelles dispositions en matière de lutte contre les violences faites aux femmes". Il s'agit notamment, a-t-elle précisé, de dispositions relatives à la prise en charge de certaines formes de violence inavouées répandues dans la société, à l'instar de la violence conjugale et des violences d'ordre sexuel dans les lieux publics ou privés.