«Les résultats de l'élection présidentielle ne m'empêcheront pas de continuer à faire ce que je sais faire. Je ferai toujours de la politique et je continuerai à militer dans l'opposition jusqu'à ce que les choses changent.» Ce sont là les déclarations de Ali Fawzi Rebaïne, l'un des six candidats, au lendemain de la proclamation des résultats officiels du scrutin présidentiel. Le président du parti Ahd54, qui a eu 0,99% des voix, considère que le président de la République a bénéficié d'un traitement de faveur de la part de la télévision algérienne. «J'ai perdu la bataille non pas contre le président de la République mais contre l'ENTV qui est un véritable outil de propagande», a-t-il regretté hier lors d'une conférence de presse organisée au CIP. Pour lui, «le passage des candidats à l'ENTV lors de la campagne électorale n'était pas équitable». En effet, explique-t-il, «Bouteflika, avec les partis de l'Alliance et ses partisans, se sont taillés la part du lion, contrairement aux autres candidats».Ainsi, il appelle à «un vrai débat» sur les résultats de cette élection. «Maintenant, le vrai débat qui doit être mené est d'où le président de la République a eu les 90% des voix», estime-t-il en se demandant «d'où viennent les 12 millions d'électeurs qui ont voté pour Abdelaziz Bouteflika». Ali Fawzi Rebaïne, qui «doute de l'impartialité et la crédibilité du Conseil constitutionnel», a remis en cause également les déclarations des observateurs internationaux présents avant le scrutin, notamment ceux de la Ligue arabe et de l'organisation de la conférence islamique. Aux yeux du président de Ahd54, «notre pays n'est pas encore en mesure d'organiser des élections honnêtes et transparentes». A une question de savoir s'il y a fraude ou pas lors du vote, le conférencier déclare que «la fraude n'est pas le jour de l'élection, mais elle se prépare déjà à l'avance», soulignant au passage que ses représentants ont été menacés dans plusieurs bureaux de vote à l'échelle nationale. Ali Fawzi Rebaïne se dit déterminé à poursuivre son parcours politique et à militer pour le peuple. «Je ne vais pas me retirer de la scène politique car les dispositions légales font défaut. Au contraire, je vais continuer mon parcours dans l'opposition qui date de 25 ans et à lutter pour les intérêts du peuple», a-t-il conclu.