Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, est attendu aujourd'hui à Alger pour une visite d'Etat de deux jours. Une visite qui permettra, selon un communiqué de la Présidence, aux deux chefs d'Etat de poursuivre la concertation et la coordination entre l'Algérie et la Tunisie sur des questions d'intérêt commun, notamment au niveau des régions maghrébine et sahélienne, a-t-on indiqué dans le communiqué de la Présidence. Selon des sources, Abdelaziz Bouteflika et le président tunisien fraîchement élu vont débattre de trois dossiers d'intérêt commun. Il s'agit du renforcement sécuritaire des deux pays pour contrer les menaces terroristes. La question de la résolution de la crise libyenne sera notamment à l'ordre du jour. La coopération économique entre Alger et Tunis sera également au menu des discussions, ont assuré nos sources. Abordant le sujet des menaces terroristes émanant du groupe de l'Etat islamique, implanté en Libye sévissant dans d'autres pays de la région, nos sources ont précisé que lors de sa visite officielle, Essebsi veut mettre à profit la coopération sécuritaire entre les deux pays à même de contrer les menaces terroristes et profiter de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme. L'Algérie et la Tunisie établissent depuis plusieurs années des relations de coopération sécuritaire, mais vu le contexte actuel et les menaces terroristes persistantes dans la région (venant de la Libye ou du Sahel) et surtout après le retour de centaines de djihadistes de Syrie, les deux pays ont intérêt d'accentuer la coopération sécuritaire en matière d'échange d'informations. Il s'agira également de «permettre aux forces de sécurité tunisiennes de bénéficier de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et cela en suivant des formations militaires». «Des officiers de l'armée tunisienne seront formés par leurs homologues algériens dans le domaine de la lutte antiterroriste», ont souligné nos sources, ajoutant qu'«ils seront également formés dans le domaine des enquêtes sur les groupes spécialisés du recrutement via les réseaux sociaux et démantèlement de cellules terroristes». L'Algérie, qui bénéficie d'un grand respect de la part des grands Etats pour son expérience dans la lutte antiterroriste, est en mesure d'aider la Tunisie. Mettre un terme à la menace terroriste ne pourra s'accomplir sans «la stabilité de la Libye». Pour cela, Bouteflika et Essebsi conjugueront leurs efforts mutuels pour parvenir à réunir les parties libyennes. «Alger et Tunis sont conscients de l'instabilité en Libye devenue fief de groupes criminels et terroristes, fragilisant le pays, et sont également une menace pour les pays de la région», a-t-on estimé, précisant que «les deux pays sont unanimes. La crise libyenne ne pourra être résolue que par le dialogue. Ils mettent notamment un veto pour une quelconque ingérence militaire étrangère dans ce pays voisin». «Les deux présidents conjugueront leurs efforts pour permettre à toutes les parties libyennes en conflit sauf celles affiliées aux groupes terroristes, de se réunir autour d'une table, pour trouver une sortie de crise.» Une solution aidera l'armée régulière libyenne à se concentrer dans sa lutte contre le terrorisme, au lieu de s'enliser dans des conflits internes interminables. Le flux accru de migrants libyens se rendant en Tunisie représente une menace pour l'économe tunisienne, selon nos sources. Dans le domaine de l'économie, il sera question de mettre en application les dispositions contenues dans l'accord de coopération économique paraphé entre les deux gouvernements il y a quelques mois déjà. «Il sera question de donner plus d'opportunités pour les hommes d'affaires algériens et tunisiens pour investir dans les deux pays.»