La Russie voulait instaurer un cessez-le-feu «immédiat» en Ukraine et non pas le 15 février, soit demain, date qui a été retenue sous pression des séparatistes lors du sommet de Minsk, a affirmé hier le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Les combats ont fait au moins 11 morts. Mais les rebelles prorusses, qui combattent Kiev dans l'est de l'Ukraine depuis dix mois, ont souligné qu'il serait difficile de «mettre en place un cessez-le-feu effectif» avant dimanche, a ajouté Peskov. Les séparatistes «ont exprimé leurs requêtes, qu'il fallait écouter, avec énergie», a poursuivi le porte-parole du Kremlin. Au cours du sommet de Minsk, dans la nuit de mercredi à jeudi, le président russe Vladimir Poutine «a fait un effort considérable pour persuader les rebelles de signer le document», a-t-il ajouté. Sur le terrain, huit militaires ukrainiens et trois civils ont été tués dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine en 24 heures, selon les premiers bilans des autorités ukrainiennes et séparatistes. Il a souligné que la situation «la plus difficile» était autour de Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique à mi-chemin entre les capitales séparatistes de Donetsk et de Lougansk où les troupes ukrainiennes sont quasiment encerclées par les rebelles. Jeudi, Vladimir Poutine a déclaré que les séparatistes voulaient que les forces ukrainiennes qui s'y trouvent déposent les armes, estimant qu'entre 6000 et 8000 soldats ukrainiens y étaient encerclés. Les bombardements ont aussi repris à Lougansk, l'une des capitales régionales et bastion des séparatistes tuant trois civils et en blessant cinq, selon la mairie de la ville. C'est avec un optimisme modéré que l'Occident a accueilli les résultats des négociations de Minsk sur le dossier ukrainien. «Un accord sur l'Ukraine», annonçaient les sites des agences de presse et les journaux jeudi. Après 16 heures de négociations et deux tentatives de rédiger un document final, l'accord définitif a visiblement satisfait tout le monde. Dans les premières heures qui ont suivi la «paix de Minsk», la situation était essentiellement commentée par les participants aux négociations. «Nous sommes arrivés à un accord sur le cessez-le-feu et un règlement politique global de ce conflit ukrainien», a déclaré le président français François Hollande. «C'est une grande percée. Cela permettra à l'Ukraine de changer, changer de manière civilisée en cessant de tuer ses propres citoyens», a ajouté le dirigeant de la République populaire de Lougansk (LNR), Igor Plotnitski. Côté russe et allemand, on est plus prudents. A l'issue des négociations, Vladimir Poutine a souligné que les parties avaient tout de même réussi à s'entendre sur l'essentiel, mais il n'a pas qualifié cet accord de percée ou de tournant.