L'aéroport international d'Alger a connu hier une paralysie partielle de ses activités, suite à un arrêt inattendu des travailleurs de la Société de gestion des services et des infrastructures aéroportuaires d'Alger (SGSIA). Cette grève est, selon les protestataires, «illimitée jusqu'à obtenir gain de cause». Les travailleurs grévistes revendiquent le départ de Tahar Allache, président-directeur général de la SGSIA depuis 2006. Sur place, on a constaté que plus de 300 employés étaient en mouvement de protestation et de grève. Selon cette brigade, la société compte 1300 employés dont la majorité est «maltraitée» et «insultée» par le PDG quotidiennement, nous affirme-t-on. A l'origine de cette grève observée spontanément par les travailleurs, le «manque de respect» aux travailleurs, notamment les femmes, affiché par le PDG. Les grévistes ont indiqué qu'avant-hier le PDG avait insulté une femme qui travaille dans le département commercial. Ils n'hésitent pas à dénoncer ce qu'ils qualifient de «hogra» et «d'abus de pouvoir» qui «persiste au sein de la SGSIA». Ils ont ajouté aussi que le PDG «utilise son bureau professionnel comme un endroit de prostitution et qu'il aurait mis fin aux fonctions de licenciés et de cadres afin de les remplacer par des jeunes filles qu'il croise dehors». Par ailleurs, selon les protestataires rencontrés sur place, cet arrêt de travail a provoqué un «dérèglement de la navigation aérienne». Les vols programmés dans la journée d'hier ont été néanmoins maintenus et aucun vol n'a été annulé. L'un des syndicats de l'entreprise avait contacté hier le ministère des Transports afin de mettre fin à cette «injustice» et de l'informer aussi de la grave situation qui prévaut au niveau de l'aéroport, à savoir insulte des employés, abus de pourvoir et licenciement abusif sans raison valable. Selon eux, le secrétaire général du ministère, bien qu'il ait promis la prise en charge de cette situation «dans les brefs délais», a indiqué que le PDG a été nommé par l'assemblée générale, seule à même «de mettre les choses au clair». Ces fonctionnaires relèvent «le non-respect des orientations de la tutelle, en l'occurrence le ministère des Transports», mettant en exergue la bonne situation financière de l'entreprise. Ils expliquent que des augmentations de salaire ont été refusées par la direction prétextant un manque de moyens. D'autres employés de la SGSIA ont toutefois qualifié cette grève d'«illégale» car, selon eux, ils sont bien pris en charge et le travail se déroule de bonnes conditions. Signalant que la plateforme de revendications des protestataires porte sur plusieurs points, notamment le départ du PDG, le respect des travailleurs, la revalorisation des salaires et l'application des décisions de justice. Joint hier au téléphone pour avoir sa version par rapport à ce débrayage «illimitée», le PDG de l'aéroport a refusé de s'exprimer.