Sans eau ni électricité, le bidonville du domaine Hassan, situé à proximité du faubourg Thiers, est l'image fidèle de la misère qui frappe plusieurs familles déshéritées. Les habitants de ce bidonville (plus de 60 familles), angoissés par le sort de leurs enfants qui évoluent dans un environnement très précaire, demandent leur "relogement dans des habitations décentes". La décharge sauvage et l'oued à proximité de leurs taudis, générant des odeurs nauséabondes et constituant surtout un réel problème de santé publique, ne font que conforter leurs craintes. «Nos enfants manquent de tout. C'est à la lumière des bougies qu'ils font leurs devoirs le soir, été comme hiver. C'est le calvaire ! En hiver, les eaux pluviales s'infiltrent à l'intérieur de nos taudis et, en été, c'est la chaleur caniculaire sous les toitures en zinc qui nous asphyxie. Nos enfants sont malades tout au long de l'année et les certificats médicaux sont en notre possession pour prouver nos dires et notre bonne foi «, disent-ils. D'après les habitants du bidonville, cela fait 6 ans qu'un recensement a été effectué par les pouvoirs publics, mais, depuis, aucune action n'a été entreprise pour les aider à améliorer leur vécu quotidien. En fait, ces centaines de familles ont, ces dernières années, reçu des promesses des autorités locales, mais depuis, seules quelques-unes d'entre elles ont bénéficié de logements sociaux. Pourtant, un projet de réalisation de 450 logements dans cette cité a été lancé en 2002. Contacté à ce sujet, le P/APC de Sidi Bel Abbès nous a informés que 45 logements seront réceptionnés bientôt en attendant la suite de ce quota, mais cela prendra du temps : «Dans un avenir proche, les quelques chantiers qui sont attente seront relancés par l'OPGI qui a pris en main ces chantiers, puisque les travaux ont été abandonnés par d'autres sociétés privées ; cette relance comprendra environ cinq immeubles en tout, et d'autres assiettes sont déjà mises en place pour la construction de 180 logements; ces logements entrent dans le cadre de la formule LSP». En attendant la relance de ces sites, les projets sont toujours en cours mais à un rythme très lent : un seul immeuble sur les six que compte ce projet a été réalisé. Selon le P/APC, il est prévu pour les cinq années à venir de reloger les familles qui habitent ces bidonvilles. Mais les habitants de ce «point noir de Sidi Bel Abbès» affichent leur scepticisme quant aux propos du P/APC de Bel Abbès : «Si nous prenons en compte les déclarations du P/APC de notre commune, le relogement de nos familles dans ces conditions va prendre du temps et cela veut dire que d'ici dix ans, certains résidants de ce lieu précaire vont passer le reste de leur vie dans cet endroit ; à cet effet, nous interpellons les hauts responsables du pays pour qu'une solution soit prise dans les meilleurs délais car nous ne pouvons plus supporter les souffrances de nos enfants» dira un résidant de ce bidonville.