Le Syndicat national des journalistes (SNJ) organise aujourd'hui une marche dans la ville de Bouira pour célébrer la Journée internationale de la presse, correspondant au 3 mai de chaque année. «L'initiative vise aussi à revaloriser le statut du correspondant et mettre en lumière l'effort consenti par cette catégorie de la presse, en accomplissant leur travail d'informer», indique notre confrère Kamel Amarni, SG du SNJ. Il sollicite par la même occasion les femmes et les hommes de plume de la région du centre du pays à être nombreux à prendre part à ce rendez-vous. Cette marche de Bouira est la seconde initiative du genre dans les annales du SNJ. Son secrétaire général a, en effet, tenu à rappeler qu'en date du 7 juin 2001, le syndicat avait organisé une marche à Alger, première manifestation à être frappée du sceau de l'interdiction dans la capitale par Ali Benflis, alors Premier ministre. «La marche du SNJ a été la première à être réprimée dans la capitale», dénonce aujourd'hui encore son secrétaire général. Kamel Amarni déplore aussi qu'en cette date symbolique du 3 mai, le paysage médiatique algérien «se débat encore dans une série de problèmes et de contraintes qu'il traîne depuis des années et qui semblent insolubles, on ne sait par quelle malédiction. «La situation de la presse est encore déplorable. Elle souffre des mêmes problèmes qui persistent», dira le représentant du SNJ. Il semble de ce fait préconiser aujourd'hui encore, l'urgence de mieux assainir sur de nouvelles bases la profession du journaliste qui s'avère des plus nécessaires. Pour Kamel Amarni, les maux dont souffre encore la presse algérienne se traduisent en termes «de multiplication de journaux», «des mauvaises conditions socioprofessionnelles dont souffrent encore les journalistes» et d'une succession de cas flagrants de violations de la loi de l'information. A cela, il faudra ajouter les intimidations de toutes natures qui accablent les journalistes et les professionnels de la presse dont le cumul de litiges nécessitant un traitement judiciaire est des plus illustratifs. Pour le SNJ, l'Etat est complaisant d'une situation médiocre «Lorsqu'on a accordé à la pelle des agréments de création de journaux sans même se soucier du respect de la loi en vigueur, cela a provoqué une multiplication de titres, et dans ce même sillage, les conditions de travail des journalistes sont restées pitoyables. Il est des confrères qui perçoivent encore un salaire inférieur au Smig alors que les cas de non-déclaration à la sécurité sociale sont légion», dénonce encore le SG du SNJ. Une telle situation, si elle s'éternise, cela ne pourrait s'expliquer, ajoute Kamel Amarni, que par la complaisance de l'Etat qui tarde à apporter les mesures adéquates pour en finir avec ce type de problématiques sempiternelles. S'agissant de l'audiovisuel où le paysage médiatique s'est enrichi avec une multitude de chaînes privées, le SNJ suggère de l'Arav (Autorité de régulation de l'audiovisuel) de procéder dans les meilleurs délais à l'application de la réglementation dans ce domaine. «Quand on assiste d'anciens chefs terroristes qu'on accueille avec tous les honneurs sur les plateaux de certaines chaînes de télévision, cela est inquiétant», fera savoir en substance Kamel Amarni qui se félicite par ailleurs de l'établissement de la carte professionnelle du journaliste, depuis longtemps revendiquée par le SNJ.