En Algérie, depuis 1990, une nouvelle législation du travail a consacré les principes de la flexibilité de l'emploi. Cette tendance vise aussi bien les formes de l'emploi que les règles posées pour sa préservation (individualisation et contractualisation des relations de travail, émergence du travail indépendant, refonte du régime du licenciement…). Ces lois portent notamment sur la prévention et le règlement des conflits collectifs de travail et l'exercice du droit de grève, l'inspection du travail, les droits, obligations et protections générales reconnus aux travailleurs, l'organisation de la négociation collective, ainsi que les règles organisant l'association des travailleurs au cadre de vie professionnel et social. L'analyse du marché du travail en Algérie fait ressortir une baisse du chômage mais aussi une augmentation de la précarité synonyme d'insécurité sociale. En effet, en dépit du recul du taux de chômage, le monde du travail en Algérie évolue sous le signe de la précarité sociale qui se traduit par une absence constatée chez les travailleurs de toute projection dans l'avenir. Selon les chiffres du ministère du Travail, la population active est évaluée en 2007 à quelque 9,5 millions, tandis que le stock de chômeurs se situe à près de 1,5 million. S'agissant du chômage des diplômés, le nombre de chômeurs cumulé depuis 1999 est de 430 000. En moyenne, quelque 50 000 nouveaux demandeurs universitaires et techniciens supérieurs arrivent chaque année sur le marché du travail. 53,1% des travailleurs non déclarés, selon l'ONS, et 27% selon le ministère du Travail Malgré un arsenal juridique stipulant la protection des travailleurs, les organismes employeurs, les privés notamment, ne déclarent pas leurs employés à la sécurité sociale. Selon une enquête réalisée en 2007 par l'Office national des statistiques, 4,5 millions de travailleurs ne bénéficient d'aucune couverture sociale, soit 53,1% de la population occupée, soit un travailleur sur deux n'est pas affilié à la Cnas. Ce phénomène touche, selon la même enquête, tous les secteurs d'activité : agriculture, bâtiment et travaux publics (BTP), industries, secteur des services et même les professions dites libérales. Par ailleurs, ce chiffre a été contesté par le ministère du Travail qui a affirmé que le taux de la non-affiliation à la sécurité sociale est de 27%. Une nouvelle stratégie pour remplacer les anciens dispositifs de l'emploi Pour faire face au spectre du chômage qui ne cesse de ronger les différentes franges de la société, l'Etat a procédé au cours de ces dernières années au lancement de plusieurs dispositifs d'emploi. En 2003, un décret présidentiel a été promulgué stipulant la création de 100 locaux par commune. Ce programme prévoit la distribution de 150 000 locaux commerciaux à travers les 48 wilayas au profit de jeunes chômeurs ayant bénéficié de l'un des dispositifs de création d'emploi gérés par l'Etat. Il n'a été mis en exécution qu'en 2006, date à laquelle les walis ont été instruits de son application. En 2008, le ministère du Travail a présenté la nouvelle stratégie de l'emploi. Elle est applicable sur quatre ans (2009-2013). Visant la création de 185 000 emplois par an, cette stratégie prévoit l'introduction de nouvelles mesures pour l'encouragement de l'emploi des jeunes et la création des PME en Algérie. Cette stratégie à laquelle l'Etat a consacré une enveloppe de 42,5 milliards de dinars vient s'ajouter aux différents dispositifs déjà existants.Trois volets seront développés. Il s'agit de l'appui à la promotion de l'emploi salarié et le développement de l'entrepreneuriat, en direction notamment des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur. Le deuxième concerne des jeunes ayant un niveau d'enseignement secondaire ou un diplôme de formation professionnelle, tandis que la troisième concerne les jeunes sans qualification ni niveau d'instruction. Selon les estimations, la mise en œuvre de cette stratégie permettra de réduire le taux de chômage à moins de 10% à l'horizon 2009-2010 et à moins de 9% durant la période 2011-2013. S'appuyant essentiellement sur l'insertion professionnelle des jeunes dans le monde du travail par une aide de l'Etat aux entreprises qui recrutent et forment ces jeunes diplômés particulièrement. Il s'est avéré, en fait, que la création d'entreprises personnelles à travers le dispositif de l'Ansej n'était pas une réussite garantie. Beaucoup de jeunes qui se sont lancés dans cette aventure ont fermé boutique deux à trois ans après du fait de l'impossibilité de rembourser les crédits accordés par ces dernières.La raison principale de cet échec est le manque d'expérience de ces jeunes et leur incapacité à s'intégrer dans le monde du travail.