Durant les cinq dernières années, les lecteurs ont lu moins de quotidiens et de magazines et les investissements publicitaires sur les médias écrits ont continué de décliner. La consommation de médias continue sa migration vers le web et ce, en raison, partiellement, de la montée en puissance d'une culture de la gratuité, qui a empêché la reproduction des modèles de la vente en kiosque ou de l'abonnement. «Les nouvelles générations considèrent que l'information doit être gratuite et accessible à tous». C'est ainsi que tente d'expliquer un journaliste américain le développement de la presse électronique et la baisse, par ricochet, du lectorat de la presse écrite. La préoccupation des éditeurs est de «comment rester rentable et efficace à la fois». A travers le monde, des études effectuées dans plusieurs pays comme les Etats-Unis, le Canada ou la Pologne ont révélé la baisse du lectorat des médias imprimés, et dans la foulée, les recettes publicitaires. Aux USA, le magazine Première, par exemple, est carrément passé à une diffusion exclusive sur le web. Même le prestigieux New York Times se prépare à la disparition de son édition papier, après avoir constaté un recul continu de son lectorat. Le succès des sites internet est loin de compenser la baisse du lectorat, car les bannières internet sont bon marché et ne leur rapportent que 7% de leurs recettes publicitaires totales, selon la Newspapers Association of America (NAA). En Tunisie, le développement de la presse électronique est à l'étude. En France, un projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet vient d'être adopté. Des spécialistes reconnaissent que «l'avenir rend perplexes les patrons de journaux. Ils ont plus d'audience mais moins d'argent.» Les journaux doivent développer une stratégie où ils deviendront la principale source d'informations locales et d'échanges, construire un lectorat au-delà des informations et générer des recettes au-delà des publicités. Certains médias opteront pour la publicité en ligne, l'abonnement, l'affiliation, la vente d'archives, la licence, la vente directe. La baisse du lectorat qui frappe la presse écrite cumule diverses origines comme le recul de la confiance envers la production journalistique et l'individualisation de la consommation des médias. Quant aux avantages de la presse en ligne, l'on cite la rapidité et l'offre de services comme la recherche. L'absence d'une législation spécifique n'est pas une contrainte puisque la presse électronique devra être régie par la loi sur l'information.