Rencontré en marge des travaux des journées d'étude sur l'application de la loi 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de drogue et de psychotropes, le docteur Habibache, psychiatre au service de prévention et de soins aux toxicomanes de Blida, qui a ouvert ses portes en 1997, a indiqué que son centre a enregistré 5000 toxicomanes durant l'année écoulée dont 900 ont été hospitalisés. Le travail au niveau du centre est assuré par l'équipe mise en place mais le plus grand travail à faire, selon lui, est de convaincre les toxicomanes à suivre la cure. Ce travail, qui est du domaine des associations et des centres d'écoute (un seul, celui de Bab El Oued), «doit conjuguer les efforts de toute la société». Le centre de Blida compte 50 lits dont 10 pour les femmes.Selon M. Derguini, psychiatre au même service, la plupart des toxicomanes sont âgés entre 20 et 30 ans. Ils sont en général des polytoxicomanes, c'est-à-dire qu'ils consomment toute sorte de drogue et des psychotrope ainsi que des boissons alcoolisées. La plupart des causes sont liées à des problèmes socioéconomiques, dont le divorce des parents, le chômage, la pauvreté, le terrorisme ou encore les catastrophes naturelles. L'Algérie compte 15 centres de désintoxication, 53 centres intermédiaires et 185 cellules d'écoute qui permettront de se rapprocher de la prévention réelle de ce fléau. Leur mise en fonction coûtera 300 milliards de centimes à l'Etat. Les psychotropes «nous parviennent de l'étranger et les investigations autour de ces réseaux ne sont pas faciles à mener» du fait que leurs membres utilisent des noms d'emprunt et se divisent en petits groupes de trois à quatre personnes.