L'avant-projet de loi sur la publicité, qui devait être prêt en ce mois de mai, «n'a pas été programmé pour être examiné par le gouvernement», a indiqué hier à Alger le ministre de la Communication, Hamid Grine. Lors d'une conférence de presse, tenue en marge du Salon de la communication qui a ouvert ses portes hier, et ce, jusqu'au 18 mai, au Palais des expositions, Pins maritimes, Alger, le ministre a annoncé que 2600 cartes de journalistes professionnels ont été établies. Ce nombre permet désormais d'aller vers les élections pour la création du Conseil d'éthique et de déontologie, qui sera composé de 14 journalistes, de l'Autorité de régulation et de la commission permanente de l'Autorité de la presse écrite, a-t-il avancé. Tout en prônant un «large consensus», Grine a noté que le paysage médiatique compte actuellement 400 publications dont 150 quotidiens nationaux. Il a annoncé, dans ce sens, avoir discuté avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens pour «redynamiser» la Fédération nationale des journalistes. Il saisira l'occasion pour réitérer son appel afin d'aller vers plus de professionnalisme. Il a rappelé certains critères pour que les journaux soient professionnels comme la crédibilité, la gestion rationnelle et la transparence. «Les journaux ne doivent pas mentir», a-t-il estimé. Les journaux doivent prévoir des contrats de travail pour leurs journalistes. «Un journal professionnel est celui qui donne la possibilité à l'interviewé de valider ce qu'il a dit», a-t-il soutenu. Le premier responsable du secteur de l'information et de la communication considère qu'un journaliste professionnel doit s'assurer de la crédibilité de la source de son information et assumer la responsabilité de ce qu'il publie comme information, en veillant à ne pas tomber dans la diffamation et l'injure. Cependant, regrettera-t-il, «5 à 10% des journalistes ne sont pas conscients de leur rôle». A propos des rémunérations, Grine a souligné que le ministère du Travail ne peut intervenir que lorsque le salaire est inférieur à 18 000 DA et dans le cas d'absence de contrat de travail. Pour la formation, il a noté que 12 sessions ont été organisées à travers les régions du pays, mais qui restent insuffisantes en raison de la nécessité de faire de la formation une préoccupation continue. Les éditeurs doivent consacrer 2% de leur chiffre d'affaires pour ce volet. A propos du Salon, qui regroupe 80 exposants, il a expliqué que parmi ses principaux objectifs c'est de «donner une plus grande visibilité aux journaux, surtout ceux qui sont méconnus». Cet événement devra amorcer un dialogue entre les éditeurs et les professionnels de la presse et être un espace d'échanges. Et c'est aussi l'occasion, selon le ministre, pour «démystifier le métier» et donner une possibilité aux Algériens de connaître les différents médias. Sous le slogan «Cap sur le professionnalisme», le Salon est organisé par le ministère de la Communication en collaboration avec l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), la Société algérienne des foires et expositions (Safex) et l'opérateur de téléphonie mobile Mobilis. Le Salon de la communication sera ouvert au grand public à partir d'aujourd'hui. Une occasion à ne pas rater pour ceux qui veulent découvrir leurs médias préférés de l'intérieur, voir le fonctionnement des entreprises de presse et de communication et rencontrer leurs animateurs, journalistes et autres présentateurs favoris.