Maladie parmi tant d'autres, la médecine a d'abord été impuissante devant ce mal. Il a fallu attendre les années 1950 pour que le cancer devienne l'obsession de tout le corps médical et même social. Depuis le XVIIIe siècle à nos jours, les connaissances sur le cancer n'ont pas cessé d'évoluer. Les recherches continuent fort heureusement de progresser, au point que certains cancers ne sont plus fatals aujourd'hui. Des traitements efficaces ont fait leur preuve, même si leur coût demeure fort onéreux. C'est le constat auquel sont arrivés des spécialistes lors de journées scientifiques consacrées à l'oncologie médicale, et dont l'objectif est de souligner l'importance des thérapies ciblées dans le traitement des cellules cancéreuses. En Algérie, cette méthode scientifique moderne de traitement est aujourd'hui employée pour soigner certains cancers, comme le cancer digestif, bronchique, du sein et du rein, comme c'est le cas au niveau du service d'oncologie du professeur Mohamed Sadouki, de l'hôpital militaire. Un traitement de pointe, qui selon le président de l'Association algérienne d'oncologie, le professeur Kamel Bouzid, cible directement la cellule atteinte sans porter préjudice aux autres cellules, à l'inverse de la chimiothérapie qui entraîne la destruction tant des cellules malades que saines. Comme elle ne s'accompagne pas d'effets secondaires. La thérapie ciblée en oncologie médicale est incontestablement, selon les dires du président de l'association, le progrès scientifique du siècle en matière de traitement des cellules cancéreuses. «Grâce au progrès de la médecine, dont l'utilisation de cette méthode de traitement, le cancer est devenu une maladie chronique après avoir été mortelle et les cancéreux des malades comme les autres, c'est-à-dire qu'ils peuvent mener une vie normale.» L'avancée de la science et les progrès en matière recherche étant très coûteuses, il va sans dire que les frais de ce traitement le seront aussi. En effet, ce traitement de pointe coûte 900 000 DA par malade, une seule dose coûtant 150 000 DA. Chaque malade en nécessite six. Arboré sous forme de médicaments génériques d'origine indienne, le traitement est 15 fois moins cher que celui d'origine. Selon les statistiques de l'Institut national de la santé publique (INSP) le nombre de cancéreux reste élevé. Chaque année 35 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, avec une prévalence pour celui du sein chez la femme et bronchique chez l'homme. Chez les enfants, la leucémie et les tumeurs de cerveau arrivent en tête avec 5% des cas. Les raisons de sa prolifération sont diverses et relèvent tant des mutations en matière de mode alimentaire des Algériens que de facteurs environnementaux et héréditaires. Progressant parfois pendant de longues années sans manifestation extérieure, le cancer demeure ainsi cet ennemi sournois, capable de toucher n'importe qui. Il n'en demeure pas moins que pour certaines formes de cancer, notamment du sein et digestif, la prévention par le diagnostic précoce à partir de la quarantaine reste le meilleur traitement. A un stade avancé, la maladie devient pénible et coûteuse pour tous.